Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Sylvain SÈRE

Victime du Devoir le 29 mars 1967

Département

Isère (38)

Affectation

Sécurité Publique — Grenoble

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du mercredi 29 Mars 1967, deux gardiens de la paix du corps urbain de Grenoble (Isère) avisèrent deux individus suspects dans le centre-ville, rue Saint-Jacques. Équipés d’outils transportés sur une bicyclette, ces derniers semblaient effectuer des repérages.

Déterminés à ne pas se laisser approcher, le plus âgé exhiba de façon soudaine une arme de poing et tirait à plusieurs reprises sur les agents, avant de prendre la fuite.

Sylvain Sère, trente-huit ans, fut achevé avec sa propre arme de service dérobée par le tireur ; Jean Yagues était grièvement blessé et laissé pour mort.

La police judiciaire entreprit de nombreuses vérifications dans les hôtels et les hôpitaux de la région pour tenter de retrouver la trace des criminels, en vain. L’épilogue surprenant survint deux ans plus tard.

Au cours de la soirée du 21 août 1969, un malfaiteur fut abattu par la police grenobloise alors qu’il était surpris avec son fils, en flagrant délit de cambriolage dans une charcuterie des établissements Gavet. Le truand venait de prendre la fuite et s’était réfugié sur le toit d’un immeuble voisin d’où il ouvrit le feu sur les forces de l’ordre. Celles-ci ripostèrent, blessant mortellement le bandit : un certain Adolf Bauer, soixante ans, de nationalité autrichienne.

Domicilié à Grenoble depuis de nombreuses années, les enquêteurs démontrèrent que l’individu menait une double vie, dans laquelle il avait entrainé son fils, Walter Bauer, vingt-huit ans.

Photographe localement réputé, les grenoblois remarquaient régulièrement le courtois et insoupçonnable “père Adolphe” et son fils à la recherche d’un document pittoresque. L’une de ses affiches représentant la ville olympique avait par ailleurs fait le tour du monde.

Mais la nuit, prétextant à ses proches de partir en reportage, il recherchait avec son fils des sensations moins esthétiques, et tous deux écumaient le Dauphiné pour commettre des séries de vols.

Lors de l’interrogatoire, le fils Bauer remit des aveux circonstanciés, arguant que son père était l’auteur du meurtre du policier en 1967, dont le pistolet unique RR51 7,65mm fut effectivement découvert lors de la perquisition du domicile familial. Bauer père était également auteur d’un double homicide en Autriche.

La police judiciaire effectua alors des rapprochements, et soupçonnèrent également le duo de malfaiteurs d’être responsable de la mort, dix ans plus tôt, du policier Joseph Baton.

Note : Le gardien de la paix Yagues, remis de ses blessures, sera malheureusement tué en service à Grenoble en 1974, fauché volontairement par le conducteur d’un véhicule volé.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 9 avril 1929 à Grenoble (Isère) de Jean-Marie Sère et Jeanne Rivière.

Sources et références

Revue internationale de criminologie te police technique, volume 23, page 42, année 1969 — L’Impartial du 23/08/1969, “Père et fils menaient double vie”Le Monde du 23/08/1969, “Adolphe Bauer serait-il le meurtrier d’un second policier ?” — Le Monde du 22/08/1969, “Un malfaiteur mortellement blessé par la police” — Le Monde du 01/04/1967, “Les meurtriers seraient des nord africains” — Le Monde du 31/03/1967, “Un policier est tué par le cycliste qu’il interpellait”

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