Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Stéphane SWIGON

Victime du Devoir le 02 décembre 1984

Département

Aube (10)

Affectation

CRS N°35 — Troyes

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Au cours de la nuit du samedi au dimanche 2 Décembre 1984, dans le contexte de manifestations séditieuses pour la reconnaissance du statut de prisonnier politique de nationalistes corses incarcérés, la CRS N°35 était déployée à Bastia (Haute-Corse) pour assurer le maintien de l’ordre près de la Préfecture.

Une dizaine d’attentats à l’engin explosif ciblant des établissements métropolitains, comme le siège de la Direction Départementale de l’Équipement, le Rectorat Académique, ou encore la destruction massive de véhicules et de locaux de l’Électricité de France (EDF), étaient recensés.

Les affrontements sporadiques mais appuyés contre les CRS et les gardes mobiles se multipliaient ; plusieurs gendarmeries furent par ailleurs visées par des tirs d’armes automatiques.

Vers trois heures du matin, un véhicule Renault 4L circulant à très vive allure vint manoeuvrer brusquement à hauteur d’un véhicule Renault 5 sérigraphiée “CRS – Police Nationale” à l’arrêt. L’un d’eux exhibait un pistolet-mitrailleur et tirait en direction des trois agents présents à l’intérieur.

Le gardien de la paix Stéphane Swigon, vingt-trois ans, fut tué ; ses deux collègues étaient grièvement blessés et mutilés.

Le 6 décembre, les obsèques officielles du policier tué se tenaient à Troyes. Le même jour, plus de vingt mille corses refusant la violence manifestaient pacifiquement dans toute l’île pour afficher leur réprobation des méthodes nationalistes et leur lassitude. Ce fut la première démonstration de cette nature sur l’île.

Le 11 décembre, l’attentat fut revendiqué dans un communiqué authentifié par l’ex-Front de Libération National Corse. Il revendiquait également le mitraillage des gendarmeries de Solenzara, Ile-Rousse et Borgo au cours de la même nuit ; ainsi que des attentats à l’explosif à Porticcio et à Ajaccio, des attentats à l’explosif contre le siège de l’EDF, une perception, l’agence bancaire Worms, la DDE et le rectorat.

Les assassins ne furent jamais identifiés.

Biographie

Direction d'emploi

Compagnies Républicaines de Sécurité

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière

Né le 10 août 1961 à Troyes (Aube) ; marié et père d’un enfant né après son décès.

Ce passionné de football était le cinquième d’une fratrie de sept enfants. Entré dans l’administration à l’école nationale de police de Sens en 1982, il obtenait une première affectation à la Compagnie Républicaine de Sécurité N°48 à Aubière avant d’être muté à sa demande à la CRS N°35 de Troyes dans sa région natale.

Inhumé à Buchères dans le caveau familial. Page réalisée avec l’aimable autorisation de sa famille.

Sources et références

BODMR n° 05 du 22/06/1985
Le Monde, article du 12/12/1984, “L’ex-FLNC revendique le meurtre d’un CRS à Bastia” — Le Monde, article du 10/12/1984, “Le discret voyage de M. Joxe en Corse” — Le Monde, article du 07/12/1984, “Vingt mille manifestants à Ajaccio” — Le Monde, article du 06/12/1984, “Au nom de l’union sacrée” — Le Monde, article du 05/12/1984, “L’ex-FLNC revendique les attentats di week-end en Corse” — Le Monde, article du 04/12/1984, “Corse : brusque regain de violences” — Archives vidéos de l’INA, Voir le journal télévisé du02/12/1984

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