Roland LINCK

Au cours de la matinée du 3 Décembre 1980, trois malfaiteurs venant de commettre un vol à main armée au préjudice d’une société de récupération des métaux de Bobigny en Seine-Saint-Denis, regagnaient la banlieue sud de la capitale à bord de deux voitures, avec un butin d’environ soixante mille francs.

Ils ignoraient que deux équipes de policiers constitués par la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) et de l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB) les suivaient discrètement.

Les policiers décidaient de procéder à leurs interpellations face au N°177 Avenue Vercingétorix à Paris (XIVe).

Un premier truand était interpellé après avoir pris la fuite ; mais ses deux complices encore prisonniers de leur véhicule se montraient quant à eux beaucoup plus virulents. L’un d’eux laissait rouler au sol une grenade offensive, qu’un inspecteur eut le courage de saisir et de l’envoyer au dessus d’un mur d’enceinte vers une voie ferrée déserte ; le système de mise à feu cependant défectueux empêcha son explosion.

Dans la mêlée acharnée qui suivait, un inspecteur qui avait saisi son arme administrative déclenchait un tir accidentel. Le projectile atteignait au foie l’inspecteur divisionnaire Roland Linck, quarante-six ans ; le même projectile blessait à la jambe l’un de ses collègues.

Immédiatement dirigé par le service d’aide médicale urgente vers l’hôpital Boucicaut, ce policier émérite était déclaré décédé moins de deux heures après le drame.
Le 15 Décembre 1983, la cour d’assises de Paris condamnait les trois gangsters, tous récidivistes, à des peines de huit à dix ans de prison pour “vol qualifié, association de malfaiteurs, détention et transport d’armes”.