Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Roger SAVIN
Victime du Devoir le 20 août 1944
Département
Hauts-de-Seine (92)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Vanves
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
À l’aube du samedi 19 août 1944, répondant à l’appel à l’insurrection du Comité de Libération de la Police précédant l’avancée des forces alliées dans la capitale, de nombreux agents des différents groupements de Résistance constitués s’emparaient de la Préfecture de police, et prenaient des positions stratégiques dans et aux abords de leurs commissariats pour participer aux combats.
Dans la soirée du 29 août, le corps d’un jeune policier, Roger Savin, vingt-quatre ans, était déposé à l’Institut Médico-Légal ; l’autopsie attesta qu’il avait été torturé, puis exécuté lors des combats, près de la caserne Prince Eugène (Xe), où était stationné l’ennemi. Son acte de décès fut daté le 20 août à une heure indéterminée.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 23 février 1920 à Paris (XVe) de Jean Savin et Léonie Charconnet ; époux de Jacqueline Touzeau ; domicilié 11 Rue Juge à Vanves.
Roger Savin contracta le 1er juillet 1937 un engagement de cinq ans dans la Marine nationale au 2ème dépôt des équipages de la Flotte à Brest (Finistère). Il navigua sur la frégate « Provence ».
Démobilisé le 21 mai 1942 avec le grade de quartier maître de 1ère classe, il comptait 48 mois de service en temps de Paix et 12 mois en temps de guerre.
Roger Savin était décoré de la Croix de guerre 1939-1940 et de la Médaille du Combattant et de la Coloniale.
Le 22 juin 1942 il débuta comme manœuvre dans la métallurgie à la Société Alsacienne de constructions mécaniques (SACM) à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine).
Un camarade avec qui il était en relation avait son père commissaire de police, il décida de postuler un emploi de gardien de la paix auprès de la Préfecture de police.
Le 16 septembre 1942 il était embauché, cinq jours plus tard dans son autobiographie, il fit part de ses motivations : « J’ai toujours eu l’esprit d’aventure un peu et comme gardien de la paix il y a des circonstances où il faut l’avoir. […] Comme j’ai l’intention de créer un foyer sans trop tarder, la place est tout ce qu’il y a d’intéressant pour celui qui est décidé à faire mieux ».
Après une année de formation, Roger Savin a été titularisé et affecté au commissariat de Vanves (Seine, Hauts-de-Seine). Il donna satisfaction à ses supérieurs, il souhaitait accéder à un grade supérieur.
En 1943 il rejoignit les résistants du réseau “Honneur de la Police” d’obédience gaulliste. En 1944, il dépendait du secteur FFI de l’Ile-de-France, où ses services furent homologués à compter du 1er août 1944.
Mention “Mort pour la France” (MPF) ; homologué militaire des forces françaises de l’Intérieur (FFI) ; cité à l’ordre de la Nation (CN) ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume (LH).
Sources et références
Arch. PP SMAC, série KC, photo restaurée via MyHeritage.fr — Doc. Luc Dudolph “Au coeur de la préfecture de police : de la Résistance à la Libération, 3ème partie” — Le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article190918 notice de Daniel Grason — Site Mémoire des Hommes (FFI, MPF) — JORF du 20/12/1944 (CN) — JORF du 02/01/1945 (LH)
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