Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Officier de police adjoint
Robert MAGNIN
Victime du Devoir le 13 mai 1960
Département
Paris (75)
Affectation
Brigade des Agressions et Violences (PP)
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Guerre — Terrorisme
Au cours de l’après-midi du mercredi 11 mai 1960, deux agents de la brigade des agressions et violences de la Préfecture de police enquêtaient sur le milieu nationaliste algérien dans divers établissements du quartier Saint-Michel à Paris (Ve), avec l’objectif d’appréhender Chérif Laras, trente-six ans, membre d’un “groupe de choc” du Front de Libération Nationale — FLN.
Ce dernier était impliqué dans une tentative d’assassinat commis quelques jours plus tôt, visant le député d’Alger-banlieue, M. Abdeslam, et au cours de laquelle un gardien de la paix fut tué.
Expérimentés, les policiers l’identifiaient alors qu’il se trouvait à la table d’un café sis N°67 Rue Galande, mais Laras parvint à prendre la fuite. Rattrapé et ceinturé à l’angle de la Rue Saint-Jacques, Laras exhiba une arme de poing 11,43mm et tira à bout touchant sur l’officier de police adjoint Robert Magnin, trente-deux ans.
Le tireur fut maitrisé avec grande difficulté. Lorsque Police-Secours arriva sur place, une foule constituée de riverains en colère s’était constituée pour le lyncher. Outre l’arme du crime, les gardiens de la paix découvraient encore deux autres pistolets de manufacture espagnole, calibre 7,65mm, chambrés avec huit cartouches.
Le policier blessé fut transporté à la maison de santé des gardiens de la paix dans un état grave ; puis dirigé au service de chirurgie pulmonaire de l’hôpital Marie-Lanelongue. Il succombait le 13 mai, après une terrible agonie.
Le procès de Laras devant survenir le 20 avril 1961 devant le Tribunal Militaire fut reporté ; il bénéficia par la suite des mesures amnisties découlant des accords d’Évian, à la fin de la guerre d’Algérie.
Biographie
Direction d'emploi
Police Judiciaire
Corps
Inspecteurs — Enquêteurs
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 9 avril 1928 à Dannemarie (Doubs) de Émile Magnin et Marie-Louise Bredillot ; inhumé au cimetière de Fresnes.
Entré dans l’administration de la Préfecture de police en 1952, Robert Magnin était détaché de la brigade criminelle auprès de la Brigade des Actions et Violences visant à se renseigner et à réprimer les activités terroristes du FLN dans le contexte de la guerre d’Algérie.
Sources et références
BODMR n° 25 du 14/10/1960 — Arch. PP SMAC ; série KC ; photo restaurée et colorisée sous licence — Le Grand” : Ma vie de flic, de Roger Le Taillanter
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