Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Robert BLOT

Victime du Devoir le 17 juillet 1909

Département

Paris (75)

Affectation

Police Municipale (PP) — Paris - Service de la Sûreté

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Dans la soirée du samedi 17 Juillet 1909, plusieurs agents du service de la sûreté se présentaient au N°25 Rue de la Folie-Méricourt à Paris (XIe), afin de procéder à l’interpellation d’un mystérieux Émile Delaunay, âgé d’une trentaine d’années.

Au terme d’une longue enquête portant sur des vols sériels d’émaux médiévaux, survenus essentiellement dans des églises et des musées du centre de la France, les enquêteurs venaient d’effectuer plusieurs arrestations dans le milieu des antiquaires parisiens.

L’un des suspects finissait par désigner ce Delaunay comme principal fournisseur en châsses, croix et bras reliquaires, et autres pyxides luxueux ; cet identité restait inconnue du bulletin criminel.

Lorsqu’ils arrivèrent au deuxième étage, le rat des églises tirait à plusieurs reprises avec un revolver manufacturé à St-Etienne en 1874, cal 11mm. Le commissaire Robert Blot, quarante-six ans, chef de la Sûreté ceint de son écharpe tricolore, fut mortellement blessé.

Le seul inspecteur à être équipé d’une arme à feu ripostait, sans succès. Un autre se précipitait sur le forcené, doté d’une force herculéenne, et avec lequel il échangea une pluie de coups.

Delaunay ceintura le policier et s’en servit de bouclier humain pour se réfugier dans une chambre attenante. L’inspecteur Eugène Mugat, trente-quatre ans, fut lâchement abattu de deux balles tirées dans le dos.

Pris au piège, le meurtrier se fit justice lui-même. Grâce au travail d’Alphonse Bertillon, de l’identité judiciaire, la sûreté détermina que Delaunay se nommait en fait Jean-Baptiste Detollenaere, trente-cinq ans.

Ce fugitif faisait l’objet d’une condamnation à mort pour un meurtre crapuleux commis à l’encontre d’un malheureux agent des postes, auquel s’ajoutait des dizaines d’autres condamnations pénales pour vols, escroqueries et violences.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Né le 12 juillet 1863 à Paris (IXe) de François Blot et Virginie Bienasselle ; époux de Irma Gard. Inhumé, dans une concession perpétuelle, au cimetière du Cateau (Nord)

Robert Blot avait servi comme engagé conditionnel d’un an au 61e régiment de ligne, du 13 novembre 1882 au 15 novembre 1883, d’où il fut libéré avec le grade de caporal. Il devint ensuite officier de réserve.

Ancien élève du lycée Louis-Ie-Grand, bachelier-ès-lettres et licencié en droit, il fut, avant son entrée à la Préfecture de police, attaché, en qualité de clerc, à l’étude de plusieurs notaires de Paris. Nommé, le 11 avril 1892, secrétaire suppléant de commissariat, il fut successivement secrétaire aux Lilas (Seine), au quartier des Ternes (17e arrondissement) et au service de sûreté.

Il devint ensuite inspecteur principal des gardiens de la paix, officier de paix au 3° arrondissement, commissaire de police du quartier de la Sorbonne et enfin, le 16 janvier 1903, sous-chef au service de sûreté.

Il était officier d’académie, chevalier de l’ordre de Charles III d’Espagne, officier de la couronne d’Italie, et titulaire de la médaille de courage et de capacité de 1re classe de Charles Ier de Roumanie.

Sources et références

Crédit photo : Arch. PP SMAC – série KC ; restaurée et colorisée via myheritage.fr — L’Univers du 09/08/1909, “Rat des églises et assassin” — La Croix du 20/07/1909, “Le sous-chef et un inspecteur de la sûreté tués par un dévaliseur d’églises” — La Montagne du 14/05/2017, “Faits d’hier : le musée de Guéret était cambiolé… — “Du Crime au châtiment de Michel Malherbe, éd. de Borée 2018.

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