Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Robert BARBIER

Victime du Devoir le 27 mars 1945

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 19ème

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 21 juillet 1942, dans le contexte de l’Occupation allemande, la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) investit l’hôtel du Pont à Azay-sur-Cher (Indre-et-Loire) et mit en état d’arrestation Robert Barbier, trente-deux ans, ainsi que dix-sept personnes de confession juive qu’il avait pris en charge pour les faire passer en zone dite libre.

Alors qu’il se trouvait en congé à Cépoy (Loiret), ce gardien de la paix de la Préfecture de police, affecté à Paris (XIXe), avait effectivement décidé de ne pas rejoindre son service et fut mis en demeure de reprendre ses fonctions.

Membre du mouvement de Résistance Le Coq gaulois, il avait dès lors eu l’audace de déposer personnellement sa démission dix jours plus tôt au service.

Il fut condamné par le Tribunal militaire allemand de Tours à trois ans de travaux forcés. De l’enquête, il résulta que Barbier avait déjà fait plusieurs fois passer la ligne à des groupes de juifs, sans rétribution : il avait d’ailleurs déjà été dénoncé pour avoir « aidé et hébergé » des israélites et pour les avoir ravitaillés au camp de Drancy.

Incarcéré à la prison de Tours, il fut déporté en Allemagne à la prison de Rheinbach puis à celle de Siegburg, où il mourut le 27 mars 1945 dans des conditions absolument épouvantables.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

MED - Mort en Déportation

Né le 13 mars 1910 à Paris (XXe) de Léon Justin Paul Barbier (gardien de la paix) et de Zélie Clémentine Coadou ; divorcé ; sans enfant.

Suivant les traces de son père, Robert Léon Barbier entrait à la Préfecture de police le 1er juillet 1933 en qualité de gardien de la paix en poste au 19e arrdt. Divorcé, il avait emménagé seul au N°32 Rue de Meaux à Paris (XIXe) où ses parents étaient concierges.

Le recensement de 1936 fait état que de nombreuses familles polonaises et hongroises habitaient l’immeuble, dont les noms furent pointés probablement sous l’occupation. Or l’arrestation du policier survenait à la même période que la rafle dite du Vélodrome d’Hiver.

Cas emblématique du policier pris dans l’étau d’une administration dévoyée à la politique collaborationniste du Régime de Vichy, il était signalé comme membre du mouvement de Résistance “Le Coq Gaulois”, à l’oeuvre dès 1940 pour fabriquer des faux documents et récupérer des armes.

D’abord inhumé au cimetière de Piegburg, son corps fut exhumé et restitué en 1961. Mention “Mort en Déportation”.

Sources et références

Arch. PP, SMAC, photo série KC, restaurée et colorisée — Arch. Paris XXe, N, 1910-864 — Arch. Paris XIXe, R, quartier Combat p.775 — Association des amis de la Fondation de la Résistance, BARBIER Robert — Base des morts en déportation (1939-1945)

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