Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Pierre SAINTIN

Victime du Devoir le 25 août 1958

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris - Services Techniques

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Au cours de la nuit du dimanche au lundi 25 août 1958, dans le contexte de la guerre d’Algérie, une automobile montée par au moins trois individus s’immobilisait face au garage central de la Préfecture de police, sis Boulevard de l’Hôpital à Paris (XIIIe).

Soudain, plusieurs rafales de pistolets-mitrailleurs étaient tirées depuis le véhicule en direction des policiers en faction. Les gardiens de la paix Gérard Millet, Jean Breitner et Pierre Saintin furent mortellement blessés.

Munis de bidons d’essence, les terroristes tentaient aussitôt de mettre le feu aux véhicules présents sous le porche du garage, mais plusieurs tirs de riposte les mettaient en fuite.

Ce garage constituait un véritable point névralgique de la police parisienne pour l’entretien et l’approvisionnement en carburant de l’ensemble de son parc de véhicules, tous services confondus.

Il devint secrètement l’une des cibles pointées par la Fédération de France du Front de Libération Nationale. Le FLN mobilisait jusqu’alors la communauté algérienne en métropole par un impôt révolutionnaire, levé de gré ou de force, et par des menées subversives violentes pour l’indépendance de l’Algérie.

Réunie trois jours plus tôt à Sceaux, les responsables FLN planifièrent, pour la première fois depuis le début de cette guerre non-officielle, des attaques coordonnées sur l’ensemble du territoire français, et plus particulièrement contre les sites pétroliers.

De Marseille au Havre, en passant par Toulouse, seize attentats d’envergure furent perpétrés cette même nuit.

Ces attaques avaient pour but de fixer les troupes françaises destinées au maintien de l’ordre en Algérie sur le sol de la métropole ; une tactique confirmée par la radio La Voix des Arabes, diffusée au Caire, dans un communiqué du 1er septembre.

Treize arrestations opérées sur des barrages dans un temps proche de l’action furent déterminantes et en entrainèrent une trentaine d’autres.

Devenus par la suite des cibles de premiers ordres, près de quatre-vingts policiers seront tués en métropole dans des attentats, embuscades et assassinats, perpétrés entre 1958 et 1962 ; soixante-quatre tués, cent-vingt-cinq blessés pour le seul ressort de la Préfecture de police.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 5 septembre 1914 à (ignoré) ; orphelin de père, marié sans enfant, ancien combattant de la guerre 1939-1945. Promu brigadier de police à titre posthume.

Sources et références

BODMR n° 31 du 25/11/1958 — Crédit photo : Arch. PP SMAC, série KC 6 ; restaurée et colorisée via myheritage.fr — Le Monde du 26/08/1958, “Le terrorisme à Paris” — Société Lyonnaise d’Histoire de la Police, “Les policiers tués pendant la guerre d’Algérie, un silence abyssal” — Bastien-Thiry: jusqu’au bout de l’Algérie Française par Jean-Pax Méfret éd. Pygmalion — Huffpost, art. de Aït Benali Boubekeur, “Le 25 août 1958: Le FLN ouvre un second front en métropole”

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