Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Pierre FEUTRIER
Victime du Devoir le 20 octobre 1927
Département
Bouches-du-Rhône (13)
Affectation
Police d'État — Marseille
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Dans la soirée de jeudi 20 octobre 1927, deux agents cyclistes repéraient deux rôdeurs au comportement suspect dans l’allée Léon-Gambetta à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Saisi par l’un d’eux, Marcel Seren, dix-neuf ans, était découvert en possession un pistolet chargé. Son complice prit aussitôt la fuite, poursuivi jusque dans la rue du Poids-de-la-Farine, il fit subitement face à deux autres agents, lesquels avaient entendu les vigoureux coups de sifflet de leur collègue et anticipé la progression du fuyard.
Ce dernier exhiba de façon soudaine un browning, et tira à deux reprises sur le gardien de la paix Pierre Feutrier, vingt-huit ans. Il tirait encore à une reprise et blessait à la poitrine une commerçante âgée de soixante-quatre ans.
Désarmé et maitrisé complètement, les agents durent contenir la fureur du public, prêt à rendre justice sur le pavé. Bonaventure Balsanti, vingt-trois ans, fut emmené sous bonne escorte jusqu’à la permanence centrale de la sûreté marseillaise.
Le public présent portait assistance à l’agent Feutrier, et le transportèrent dans la pharmacie Charrier, rue des Feuillants ; puis à l’Hôtel-Dieu. Il reçut la visite du commissaire central, Mr Gonnard, du chef de la sûreté, Mr Grisoni, et du commissaire chef des gardiens de la paix, Mr Vidal, du sénateur-maire Mr Flaissières et du préfet Mr Delfini, qui lui remit la médaille d’or pour acte de courage et de dévouement. Il succomba dans la soirée du 22 octobre après une terrible agonie.
L’enquête démontrait que Balsanti et Seren firent connaissance à la prison de Saint-Pierre, d’où ils étaient sortis dans le courant du mois. Ils étaient écroués à la prison Chave ; le dossier est instruit par le juge Rochu.
Après avoir feint la folie pendant près d’un mois, Balsanti déclarait ne pas avoir reconnu la tenue des agents de police venus l’intercepter de nuit. Narquois, il fit très mauvaise impression devant le jury. Le 21 janvier 1929, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône le condamna à mort. Son pourvoi en cassation fut rejeté le 14 mars. Il fut guillotiné à Marseille à l’aube du 15 mai suivant sur la place Sébastopol, devant une faible assistance, tout près de la prison Chave.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 29 septembre 1899 à Bénévent-et-Charbillac (Hautes-Alpes) de Auguste Feutrier et Virginie Ollivier ; époux de Ginetta Maltagliati, sans enfant ; domicilié Boulevard des Grands-Pins à Saint-Loup.
Libéré de ses obligations militaires au 159e régiment d’infanterie le 1er juin 1920 avec le grade de sergent, Pierre Feutrier est entré dans la police d’État de Marseille le 11 décembre 1921 après une période de rappel aux armées d’un mois dans le cadre de l’occupation des territoires rhénans d’après-guerre.
Inhumé au cimetière Saint-Pierre dans le caveau des victimes du devoir devant un formidable concours populaire des marseillais.
Sources et références
État civil Marseille (VIIIe), acte de décès N°1927/85 — Le Petit Parisien du 16/05/1929 “Le meurtrier de l’agent Feutrier a été exécuté à Marseille” Le Petit Marseillais du 22/01/1929 “Cour d’assises des Bouches-du-Rhône : Balsanti condamné à mort”Le Petit Marseillais du 23/10/1927 “L’agent Feutrier succombe à l’hôtel-Dieu” Le Petit Marseillais du 22/10/1927 “Dramatique arrestation rue du Poids-de-la-Farine” Le Petit Marseillais du 21/10/1927 “Dramatique arrestation rue du Poids-de-la-Farine”
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