Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Pierre DAYNÉ

Victime du Devoir le 30 novembre 1944

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 9ème

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 12 août 1943, dans le contexte de l’Occupation allemande, la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) mit en état d’arrestation Pierre Dayné, quarante ans, gardien de la paix à Paris (IXe). Victime d’un agent double, ce policier émérite oeuvrait secrètement en faveur de la Résistance depuis 1941 comme agent de renseignement (voir biographie).

Transféré à Lyon sous l’inculpation d’espionnage puis déporté à destination de l’Allemagne, il fut interné à la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg), sous la classification “NN” ; le protocole “Nacht und Nebel” pour “Nuit et Brouillard” est le nom de code des “directives sur la poursuite pour infractions contre le Reich ou contre les forces d’occupation dans les territoires occupés” sanctionnées par la déportation et l’extermination.

Remis à la disposition du SD de Strasbourg le 10 septembre 1944, son jugement devant le Tribunal de guerre du Reich n’eut jamais lieu. Le 30 novembre 1944, alors que la progression des troupes alliées gagnait le Rhin, Pierre Dayné fut extrait de sa cellule ainsi que dix-sept autres hommes et huit femmes appartenant comme lui au réseau Alliance.

Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la “Gestapo” de Strasbourg ; puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

MED - Mort en Déportation

Né le 17 novembre 1902 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) de Jean Dayné (sergent de ville de banlieue parisienne) et Marie Masson ; époux de Maria Anne Colen et père de deux enfants ; domiciliés 50 rue des Vinaigriers, à Paris Xe.

Engagé volontaire dans la Marine du 20 novembre 1918 au 1er octobre 1919, Pierre Dayné entra après son service militaire à la Préfecture de Police en qualité de gardien de la paix, comme son père.

Entré dans la Résistance dès le 1er février 1941 ; recruté sous le pseudonyme “fourmi” au sein du réseau de renseignements militaires “Alliance” à l’état major parisien secteur “Grand Hôtel”, comme agent de liaison du chef de réseau. Il fournit notamment de précieuses informations tout en recrutant des patriotes au profit de son organisation.

Il effectua plusieurs missions de confiance notamment le 18 juillet 1943 en accompagnant le chef du réseau, Marie-Madeleine Fourcade pour son départ clandestin pour Londres par avion depuis le terrain d’atterrissage clandestin de Bourilharney, situé au nord-est de Paris. Il était lui-même victime d’un agent double.

Mention “Mort pour la France” ; décoré de la médaille militaire ; Croix de guerre ; médaille de la Résistance ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur ; homologué comme chargé de mission de 3e classe et agent P2 des Forces françaises combattantes (FFC) avec le grade de sous- lieutenant ; homologué au titre de déporté et interné résistant.

Sources et références

Le Maitron – notice DAYNÉ Pierre, Silvin par Jean-Louis Ponnavoy
Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 113501 (MPF)
Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 480 863 (MED)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 161111 (FFC, DIR)

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  1. je suis très fier de mon Grand-Père.
    il venait d’être jeune Papa , mais l’envahisseur Allemand l’insupportait.
    il est tombé le 29/11/44 sur la poche de Rochefort
    son portrait est aussi au commissariat de Police de Rochefort.

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