Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Inspecteur
Pierre COTONAT
Victime du Devoir le 15 juin 1944
Département
Pyrénées-Atlantique (64)
Affectation
Brigade Régionale de Police de Sûreté (PJ) — Pau
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Dans la soirée du 14 juin 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, des troupes de l’armée allemande (Wehrmacht) attaquaient le maquis de Rébénacq (Pyrénées-Atlantiques), où un stock d’armes fut secrètement consituté dans les grottes de l’Œil du Néez, en vue d’une Libération de l’occupant tant espérée.
Parmi les résistants figuraient de nombreux policiers palois fugitifs ayant détourné armes et matériels administratifs. Trois d’entre eux étaient capturés aux avants-postes dans la confrontation, tous inspecteurs en poste à la 17ème brigade régionale de police mobile (PJ) : Michel Loustau, quarante-six ans, Pierre Cotonat, trente-neuf ans et Louis Mourlhon, trente ans.
Emmenés au siège palois de la police de sûreté d’État et services de sécurité du parti nazi (Sicherheitspolizei undicherheitsdienst, Si.po – SD) pour interrogatoires, puis au siège du commandement militaire (feldkommandantur – FK), ils furent atrocement torturés.
Conduits au bois de Lanot, commune d’Idron, avec deux autres résistants identiés comme étant René Amiel et Georges Coran, ils étaient fusillés après avoir creusé leur propre tombe.
Biographie
Direction d'emploi
Police Judiciaire
Corps
Inspecteurs — Enquêteurs
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 6 février 1905 à Barbazan (Haute Garonne) de Emmanuel Cotonat et Jeanne Cardoux ; époux de Joséphine Parache ; deux enfants. (Biographie complète sur [1])
Après avoir effectué son service militaire dans la Marine, et s’être engagé comme garde républicain, Michel Cotonat fut nommé sous-officier de carrière. Affecté à la 17ème légion de gendarmerie, il eut la notamment la charge de canaliser l’afflux de réfugiés espagnols fuyant la dictature. Après la défaite, il démissionnait de la gendarmerie au profit de la police nationale, après avoir obtenu le concours d’inspecteur de police.
Nommé le 16 août 1941 à la surveillance du territoire (CGST), dont le service sera supprimé du fait de l’Occupation, il fut versé en police judiciaire à la 17ème brigade régionale de police de sûreté.
Menacé par l’intendance de police d’une radiation pour insuffisance de résultats, le policier s’était effectivement rapproché des mouvements de Résistance ; au mouvement COMBAT, puis au Noyautage des Administrations Publiques (NAP) comme Agent temporaire du 01/12/1942 au 13/06/1944, puis comme agent permanent entièrement payé par le réseau.
Mention “Mort pour la France” ; statut “interné, résistant” ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; homologué Sous-Lieutenant forces françaises combattantes (FFC) et de l’intérieur (FFI) ; médaille de la Résistance (1946) ; médaille d’Honneur de la Police française ; médaille militaire, Croix de guerre avec palme.
Sources et références
BODMR n° 20 du 01 septembre 1960 — Photo restaurée et colorisée avec MyHeritage — [1] Doc. “Le cinquième homme d’Idron, synthèse d’une recherche” par Éric Amouraben, petit-fils de Pierre Cotonat : https://www.bpsgm.fr/le-cinquieme-homme-didron-synthese-dune-recherche/
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