Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Pierre BRULEY
Victime du Devoir le 18 juin 1944
Département
Val-de-Marne (94)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Charenton-le-Pont
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 13 juin 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées suivant le débarquement en Normandie, et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, un groupe d’une quinzaine de résistants confrontait l’ennemi près d’Annay-sur-Serein (Yonne), au retour d’une mission de sabotage.
L’escarmouche se soldait par six ennemis et un résistant tué.
Le groupe se retirait dans une ferme isolée de la commune de Vireaux, avec un blessé : Pierre Bruley, trente-cinq ans.
Le 18 juin, une colonne de l’Armée allemande (Wehrmacht) composée de dissidents russes (commandée par Andreï Vlassov) repérait et attaquait leur position.
Vingt-cinq ennemis et huit résistants étaient tués, dont cinq qui ont été capturés et exécutés sommairement, parmi lesquels Pierre Bruley.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
Né le 1er janvier 1909 à Annay-sur-Serein (Yonne) de Louis Léon Bruley et Charlotte Pauline Héloïse Gemble ; époux de Hélène Marguerite Hennequin ; couple domicilé à Maisons-Alfort (ex Seine).
Pierre Alexandre Bruley n’avait que six ans lorsque son père, cultivateur à Noyers et mobilisé au 169ème régiment d’infanterie, était tué au combat sur le front de la Meuse, mort pour la France. Il fut confié à ses grands-parents ; son grand-père était garde-champêtre.
Il débute carrière dans la gendarmerie à cheval, puis dans la Police algérienne avant de rejoindre la région parisienne, où il entrait à la Préfecture de police en qualité de gardien de la paix en poste à Charenton-le-Pont.
Le 16 avril 1943, dans le contexte de l’Occupation allemande et de l’entrée en vigueur de la loi sur le service du travail obligatoire (STO) entrainant des réquisitions massives de centaines de milliers de travailleurs français contre leur gré à destination de l’Allemagne nazie, Pierre Bruley était révoqué de ses fonctions sur décision du Préfet de police.
Ce dernier avait refusé catégoriquement de se mettre en tenue civile pour rechercher et mettre en état d’arrestation des jeunes français réfractaires au STO dans cette circonscription.
Il regagnait sa région natale dans l’Yonne et s’engageait dans la Résistance au groupement du Commandant Jean Chapelle alias « Verneuil », rattaché au mouvement “Libération-Nord”.
Mention “Mort pour la France” (MPF) ; homologué militaire des forces françaises de l’intérieur (FFI) avec le grade de sergent ; statut “déporté, interné de la Résistance” (DIR) ; médaille de la Résistance (1960) ; réintégré à titre posthume à la Préfecture de police.
Sources et références
“Au cœur de la Préfecture de Police : de la Résistance à la Libération, 2ème partie”, ouvrage collectif sous le direction de Luc Rudolph, éd. Robert Laffont (2010), p.29 — Site Mémoire des Hommes (FFI,MPF)
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