Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Agent de police
Pierre BOUDIN
Victime du Devoir le 14 novembre 1850
Département
Gard (30)
Affectation
Police Municipale — Beaucaire
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme blanche
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la soirée du 13 novembre 1850, des habitants intrigués par l’attitude suspecte d’un individu faisant les cent pas aux abords de l’Hôtel de ville de Beaucaire (Gard) vinrent signaler sa présence auprès de deux agents de police ; s’agissant d’un certain Etienne Desbois, vingt-trois ans, tout juste sorti de prison et soumis à un contrôle judiciaire, lequel ne s’y présentait plus.
Tandis que les deux agents se portaient à sa hauteur pour lui demander ses documents d’identité, Desbois porta aussitôt un coup de couteau à l’agent Pierre Boudin, cinquante ans, et tira à une reprise sur l’agent François Bouton, sans l’atteindre.
Avec le concours de la population, Desbois fut maitrisé. On découvrit que ce dernier était porteur de deux armes de poing, d’un couteau et d’attributs postiches (une fausse barbe). L’agent Boudin succomba le lendemain.
L’instruction démontrait que Desbois venait de purger une peine de cinq ans d’emprisonnement pour tentative d’assassinat ; dès sa libération de la maison d’arrêt centrale de Nîmes, le 6 du mois, il s’était rapproché d’un groupe de codétenus originaires de Beaucaire, surveillés pour leurs opinions politiques.
Au terme de plusieurs entrevues, Desbois qui était décrit comme un républicain exalté, faisait l’acquisition la veille du crime de deux armes de poing, de poudre, ainsi que d’un couteau-poignard auprès d’un armurier de la ville, à dessein de menées révolutionnaires.
Inculpé de meurtre et de tentative de meurtre sur sergents de ville, la cour d’assises du Gard le condamna à mort.
Ainsi, le 10 mai 1851, après le rejet de son pourvoi en cassation et de son recours en grâce, le condamné Desbois fut conduit jusqu’à l’échaffaud devant l’Hôtel de ville de Beaucaire et subit l’exécution fatale.
Biographie
Direction d'emploi
Police Municipale
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né en 1800 à Beaucaire (Gard), de Pierre Boudin et Françoise Paulin ; époux en troisième noces de Marie-Anne Provençal, père de six enfants.
Sources et références
AD30, année 1850, acte de décès n°338.
Le Messager de l’Assemblée, 19 mai 1851, p.3/4
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