Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Commissaire principal
Paul MAMERT
Victime du Devoir le 10 mars 1945
Département
Gironde (33)
Affectation
Sécurité Publique — Bordeaux
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 7 janvier 1943, dans le contexte de l’Occupation allemande, la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) procéda à l’arrestation de Paul Mamert, trente-huit ans, commissaire de police révoqué de ses fonctions de chef de la sûreté de Bordeaux (Gironde).
Sous surveillance de l’Abwehr, service de renseignements et de contre-espionnage de la Wermacht, il était effectivement très impliqué dans un réseau de Résistance (voir biographie).
Il fut déporté comme prisonnier politique et arrivait le 16 octobre de la même année au camp de Mauthausen (Autriche). Il mourut le 9 mars 1945 dans un condition atroce au camp de travail d’Ebensee.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Conception — Direction
Titres et homologations
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
MED - Mort en Déportation
Né le 7 février 1905 à Nailliers (Vendée) de Prosper Mamert et Pauline Vergereau ; époux de Paulette Augereau ; père de trois enfants.
Sportif pratiquant le football puis la lutte, Paul Mamert étudia au collège de Luçon (Vendée). Adolescent, il aimait pratiquer la moto, et fit un stage en Angleterre. Aspirant à devenir notaire, il fit des études de droit à la faculté de Poitiers, et obtenait une licence en 1916.
En 1929, il débutait une carrière de contrôleur des douanes à Dakar (Sénégal), puis à Porto-Novo (Dahomey – Bénin), avec son épouse. Le couple eut une enfant qui décédait peu après sa naissance.
Revenu en métropole, Paul Mamert entrait dans la police en 1932 en qualité de commissaire et obtenait un premier poste à Coutances (Manche), puis à Fontenay-le-Comte (Vendée) dans l’intérêt du service, le 1er avril 1936.
Membre du Grand Orient de France, aux loges “Le Réveil vendéen” et “Liberté et Progrès”, il est muté à Saintes (Seine-Inférieure ; Charente) le 31 janvier 1938.
Nommé sous-chef de la sûreté à Bordeaux (Gironde) le 1er septembre 1940, puis chef l’année suivante.
Soupçonné de menées subversives contre l’occupant allemand, son appartenance à la franc-maçonnerie entraina sa révocation. Par arrêté du 11 septembre 1942, il fut déclaré démissionnaire.
En fonction, Paul Mamert contrecarrait les projets allemands qui lui parvenaient et aidait les officiers anglais, belges et français puis des israélites à obtenir des documents officiels d’état civil pour atteindre la frontière espagnole.
Agent du réseau “Jade-Amicol”, il contribuait à mettre en place une la ligne d’évasion de prisonniers nord-africains qui fonctionnera jusqu’au début de 1943, totalisant ainsi jusqu’à 1.700 passages.
Mention “Mort en Déportation” ; statut “Déporté, Interné de la Résistance” ; Paul Mamert fut réintégré comme Commissaire de police par ordonnance du 27 juin 1944 relative à l’épuration administrative.
Sources et références
Biographie de Paul Mamert par son petit-fils Patrick Sandeau. Bordeaux 1940-1944, René Terrisse.
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