Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Commissaire
Paul BAJOT
Victime du Devoir le 07 janvier 1944
Département
Doubs (25)
Affectation
Sécurité Publique — Besançon
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 10 octobre 1942, le commissaire de police Paul Bajot, vingt-huit ans, en poste au commissariat du 1er arrdt de Besançon (Doubs), fut arrêté par la police allemande qui le soupçonnait de menées subversives au sein d’une organisation de résistance.
Le commissaire faisait effectivement partie de l’Armée Secrète – groupe Moreau (voir biographie), et produisait des fausses cartes d’identité pour les prisonniers de guerre évadés et les agents secrets alliés.
Il lui était par ailleurs reproché des lenteurs et négligences suspectes dans le cadre de la recherche d’auteurs d’attentats contre l’occupant allemand commis dans la région pendant l’été.
Incarcéré à la prison de Dijon, il fut torturé ; puis transféré à Compiègne et déporté le 16 avril à destination du camp de concentration de Mauthausen-Gusen en Autriche.
Il reçut le matricule N° 26595 et fut affecté le 8 août au Kommando Wiener Neustadt, chargé de produire des éléments de fusées V2.
Le 30 octobre 1943, il était transféré au Kommando Schlier ou Redl-Zipf. Il décédait à la dite infirmerie de Mauthausen le 7 janvier 1944.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Conception — Direction
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
MED - Mort en Déportation
Né le 21 janvier 1914 à Chantelle (Allier) de Eugène Bajot (teinturier) et Jeanne Rigaud ; époux de Marie-Antoinette Alcover.
Incorporé le 21 avril 1936 au 37ème régiment d’Infanterie, il est réformé le 26 mai suivant. Licencié en droit, avocat stagiaire, il sollicite un poste d’inspecteur de police ; nommé à Paray-Le-Monial, il prend ses fonctions le 1er mars 1937. Reçu concomitamment au concours de commissaire de police, il est affecté à Héricourt (Haute-Saône) le 16 octobre 1938.
Au cours des combats de juin 1940, il organise le ravitaillement du 22e régiment d’infanterie de forteresse posté dans cette même ville, et fournit téléphoniquement des renseignements à l’état-major installé au faubourg de Belfort en indiquant la situation des allemands, leur avance et la tenue de la population civile, assurant l’exécution de leurs ordres.
Le 18 juin, il se constitue comme otage en tant que responsable de l’ordre public, en échange de la libération de tous les civils capturés par des soldats allemands. Il est alors emprisonné 13 jours à la caserne Drouot de Mulhouse avant de reprendre son poste.
Le préfet avait ajouté dans sa notation : « Demeuré à son poste en juin 1940, il y a fait preuve de bravoure et d’un très haut sentiment du devoir. Est appelé à faire une brillante carrière. Fonctionnaire à pousser, dans l’intérêt de l’Administration … ».
Résistant, le commissaire Bajot fait partie depuis 1942 du Groupe Moreau de l’Armée Secrète à Besançon. Il fait des fausses cartes d’identité pour les prisonniers de guerre évadés et les agents secrets alliés et fournit des armes.
De plus, selon une lettre du Préfet du Doubs au Préfet Régional en date du 15 avril 1943, il lui est reproché des lenteurs et des négligences dans l’enquête ouverte pour la recherche des auteurs des attentats terroristes commis dans la région en Juillet et Août 1942.
Homologué au titre de la Résistance Intérieure Française ; homologué au titre des déportés et internés de la Résistance ; mention “Mort en Déportation”
Sources et références
Site Mémoire des Hommes (RIF, DIR, MED) — Paul Vincent Bajot, résistant de la première heure, doc. Michel Salager, Société Lyonnaise d’Histoire de la Police — Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Allier – fiche Bajot Paul Vincent
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