Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Capitaine de police

Patrice JAY

Victime du Devoir le 24 octobre 1996

Département

Drôme (26)

Affectation

Sécurité Publique — Montélimar

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Dans la matinée du jeudi 24 Octobre 1996, une vive altercation éclatait entre un chasseur et un marginal sur les berges du Jabron, commune de Montélimar (Drôme). Surnommé Moïse par les riverains, André Vuattoux, cinquante ans, était effectivement connu pour s’être isolé dans une cabane de fortune près de la rivière et vagabonder en ville le plus souvent en état d’ivresse.

Vuattoux blessa le chasseur d’un coup de machette et s’emparait de son fusil et de sa cartouchière. Il n’hésita pas à retourner l’arme contre son propriétaire qui prit la fuite, et le blessa au dos et au bras.

Le forcené errait désormais dans les rues de Montélimar, tirant au jugé en direction des policiers intervenants. Près de l’école de Margerie, à l’heure de la sortie des classes, les gardiens de la paix Didier Barrière et Michel George étaient blessés par des projectiles. Vuattoux gagna la route de Dieulefit et blessa deux autres policiers : le brigadier-major Jean-Claude Lavarello et le capitaine Jean-Pierre Péjout.

Vuattoux se présentait finalement sur le parking d’une grande surface. Dissimulé entre les voitures, il tint en respect les policiers qui se manifestaient et tentaient de le raisonner. Le gardien de la paix Eric Brunetti fut blessé par deux projectiles.

Dans le même temps, le capitaine Patrice Jay quittait un angle de mur et s’approcha du forcené, arme au poing. Vuattoux fit volte-face et tira à bout portant sans aucune hésitation.

L’officier s’écroula, tué net. Les autres intervenants ripostèrent aussitôt et atteignaient le malfaiteur à la jambe ; il trouvait tout de même la force de fuir et de se réfugier dans le jardin d’un pavillon du quartier de Montlouis.

Enfin maitrisé après un périple meurtrier d’une heure, Vuattoux fut transporté aux urgences du centre hospitalier de Grenoble ; un officier de police fut tué, cinq gardiens de la paix et deux civils furent blessés par arme à feu.

Le 20 novembre 1998, la cour d’assises de la Drôme condamnait Vuattoux à la réclusion criminelle dite à perpétuité, avec une période de sûreté de vingt-deux ans. Il est toujours incarcéré à ce jour.

Le 19 décembre 2013, une cérémonie présidée par M. Reynier, député-maire de Montélimar, inaugurait la Place du Capitaine de police Patrice Jay, rue Paul Loubet, en présence de la famille du défunt.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Commandement — Officiers de police

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 24 nov 1958 à Bourg-De-Péage (Drôme) ; marié, père de deux enfants.

Entré à l’âge de dix-neuf ans dans la police, il réussit le concours d’officier de police et intègre le corps urbain de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne en 1986 en qualité de Lieutenant. Nommé Capitaine de police en 1993, il est muté à sa demande à Montélimar dans la Drôme.

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de Légion d’Honneur ; promu Commissaire de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement.

Page réalisée avec l’aimable autorisation de sa famille

Sources et références

BODMR n° 01 du 01/02/1997
[1] JORF du 03/11/1996, page 16069, “Citation à l’ordre de la nation” — Le Dauphiné Libéré du 19/12/2013, “Inauguration du parking Patrice-Jay” — Libération du 21/11/1998, “Perpétuité pour le meurtre d’un agent” — Le Télégramme du 25/10/1996, “Un forcené tue un policier et blesse 6 personnes à Montélimar”
Le Monde du 26/10/1996, “A Montelimar, la cavale d’un forcené fait un mort et six blessés”

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