Michel MACÉ

Dans la matinée du jeudi 17 Septembre 1992, un malfaiteur se présentait au guichet de la Banque de Bretagne, rue des Douves dans le centre-ville de Redon (Ille-et-Vilaine).

Il menaçait fermement d’une arme de poing de calibre 9mm la réceptionniste et se faisait remettre un butin d’environ quarante mille francs ; puis il prit sereinement la direction du parking de la gare où se trouvait stationné un véhicule Audi modèle 80.

Quelques instants plus tard, un employé de la banque sortait affolé de l’établissement et prévenait un brigadier de la police municipale occupé à réguler la circulation.

Ce dernier émit un appel radio puis se lançait à la poursuite du malfaiteur désigné, qui venait d’atteindre l’Avenue de la Gare. Alors que l’agent tentait de le ceinturer, le truand le désigna aussitôt avec son arme.

Le policier saisissait le poignet du bras armé ; après une lutte de quelques secondes, le truand tira à cinq reprises.

Michel Macé, trente-neuf ans, s’écroula face contre terre, blessé à l’épaule. Devant plusieurs témoins horrifiés, le malfrat tira encore une fois dans la nuque de sa victime et reprit son chemin sans exprimer la moindre panique. Il quittait Redon à bord de l’Audi.

Les gendarmes de Redon et la Section de Recherche de Rennes mettaient aussitôt en place un dispositif d’interception sur le réseau routier d’Ille-et-Vilaine. Un hélicoptère et 250 gendarmes contribuèrent aux recherches.

L’Audi 80, modèle très ancien peu discret, fut rapidement repéré par des motards de la gendarmerie sur la Départementale N°8 près de Monterrein. Une fusillade éclata, l’Audi 80 alors criblée de balles vit sa mobilité réduite.

Trois jours plus tard, le véhicule fut retrouvée vide d’occupant dans les bois du Lobo, à deux kilomètres de la commune de Caro. En fin d’après-midi, avec l’appui de deux équipes cynophiles, les gendarmes procédaient à l’arrestation du fugitif toujours en possession de l’arme du crime et du butin. Deux autres braquages effectués dans la région lui furent également imputés.

Arrigo Giorgio Candela, trente-six ans, faisait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt international pour trois meurtres commis dans la région de Turin en Italie. Les carabiniers avait surnommé ce braqueur chevronné Rambo à cause de son habitude à se terrer dans des forêts lorsqu’il se savait recherché. Les policiers découvraient dans son camping-car dissimulé dans les bois de Pleubian un important stock d’armes automatiques et leurs munitions.

Le 15 mars 1994, alors qu’il était escorté par les gendarmes de Caen pour une reconstitution des faits, Candela parvint à subtiliser l’arme de service de l’un d’eux et tentait de s’évader. Il blessait grièvement un gendarme au ventre. Impassible, il déclarait plus tard au tribunal “Dès le matin, j’ai su que l’escorte était à ma portée.“

Le 7 Février 1996, la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine condamna Candela à la réclusion criminelle dite à perpétuité pour vols qualifiés, homicide et tentatives d’homicides ; peine assortie d’une mesure de sûreté de dix-huit ans. Candela décédait le 27 décembre 2006 dans la prison de Fresnes.