Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire principal

Marius STIGNY

Victime du Devoir le 20 octobre 1944

Département

Alpes-Maritimes (06)

Affectation

Brigade Régionale de Police de Sûreté (PJ) — Nice

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 20 octobre 1944, dans le contexte de nombreuses exécutions extra judiciaires suivant les combats de la Libération, le commissaire principal Marius Stigny, quarante-huit ans, de la 18eme brigade mobile de la police judiciaire basée à Nice (Alpes-Maritimes), fut capturé par un groupe de francs-tireurs alors qu’il déjeunait avec son chauffeur dans un restaurant de Forcalquier (ex Basses-Alpes ; Alpes-de-Haute-Provence).

Il fut assassiné d’une balle dans la tête sur une route reliant les communes de Pourcelles et de Mées, et son corps abandonné dans un canal d’arrosage. L’inspecteur qui l’accompagnait fut épargné.

La brigade régionale avait alors en charge une enquête dans cette région, portant sur l’assassinat d’un couple de châtelains à Paillerols, et lesquels ravitaillaient notoirement le maquis voisin. Leur coffre-fort contenant des bijoux et une importante somme d’argent avait été pillé.

Ce n’est qu’en 1948 que l’enquête suivant cette exécution aboutit à l’arrestation de Guy Lamontre, trente-deux ans, adjoint du commissaire. L’inspecteur, qui s’était rapproché de l’Armée-Secrète, fut licencié après la libération à la suite de condamnations pour vols qualifiés.

Probablement suspecté sinon identifié par le commissaire, Lamontre avait commandité son assassinat auprès de Louis Félix, chef du maquis de Digne, au prétexte fallacieux de collaboration. Ce dernier avait confié l’exécution à un groupe non-identifié. Le rôle trouble de l’agent rescapé de l’assassinat ne fut pas établi.

Le 30 septembre 1951, la cour d’assises des Basses-Alpes condamnait Lamontre à cinq ans de réclusion criminelle, ne retenant pas la préméditation. Authentique résistant, Félix fut amnistié.

Biographie

Direction d'emploi

Police Judiciaire

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 15 mars 1896 à Paris (XIXe) de Louis Stigny et Jeanne Dubois. Marius Stigny fut militaire de carrière, engagé volontaire dès l’âge de dix-huit ans pour la durée de la campagne contre l’Allemagne ; puis dans l’armée d’occupation de la Rhénanie ; au Tonkin et enfin au Levant.

Blessé par éclats d’obus en 1917 dans les Vosges, il gardait des séquelles entrainant régulièrement des rechutes ; il fut promu lieutenant de réserve en 1934 et rappelé à l’activité en 1939.

Après la défaite, il prenait ses fonctions de commissaire de police, nommé au service régional de police judiciaire de Nice où il se mit à disposition de différents réseaux de Résistance locaux.

Médaille militaire (1928) ; nommé Chevalier dans l’ordre du Dragon d’Annam (1929) ; homologué sous-lieutenant des Forces Françaises Combattantes – réseau Ajax, Marius Stigny obtint la mention “Mort pour la France” à titre posthume, comme militaire de la direction générale des études et recherches (DGER).

Sources et références

Fiche matricule recrutement militaire Seine-et-Oise, 4e bureau, classe 1914, N°4910
Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 162196 (MPF)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 557321 (FFC
Un matin d’été à Lurs, 5 août 1952 – Jean Laborde
Le Monde du 01/10/1951 – L’ex-inspecteur Lamontre est condamné à cinq ans de réclusion
Le Monde du 30/09/1951 – L’ex-inspecteur Lamontre responsable de l’exécution de son chef le commissaire Stigny tente de se justifier
L’Intransigeant, 29 septembre 1951- Un policier délateur avait fait tué son ancien chef par le maquis
L’Aurore du 30/06/1948 – L’assassin du commissaire Stigny était un inspecteur de police licencié

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