Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardienne de la paix
Marie-Christine BAILLET
Victime du Devoir le 09 juin 1991
Département
Yvelines (78)
Affectation
Sécurité Publique — Mantes-La-Jolie
Circonstances
Cause du décès
Homicide avec arme par destination
Contexte
Interception de véhicule
Au cours de la nuit du samedi au dimanche 9 juin 1991, des habitants du quartier Val Fourré à Mantes-La-Jolie (Yvelines) indiquaient à Police-Secours un rodéo automobile en cours dans les rues de la cité. Vers 1h45, une Renault 9 avec deux occupants, signalée volée, fut repérée par un équipage de police qui la prit en charge dans le village de Gassicourt.
Suivant la progression par radio, un second équipage immobilisait leur Renault 21 Nevada au croisement des rues Sainte-Anne et Gassicourt. Le conducteur du véhicule volé n’obtempéra pas et décidait de forcer le passage, lancé à plus de 120km/h.
Positionnée à l’arrière gauche du véhicule d’intervention, la gardienne de la paix Marie-Christine Baillet, trente-deux ans, ne put s’extirper et n’eut aucune chance d’éviter le choc. Son corps était projetée à plusieurs dizaines de mètres du point d’impact. Les deux occupants de la Renault 9 désormais accidentée prirent aussitôt la fuite.
Tandis que les équipiers procédaient à un massage cardiaque sur leur collègue blessée, une Volkswagen Jetta, une Renault 11 et une Mazda volées, engagées plus tôt dans le rodéo avec la Renault 9, surgissaient à très vive allure dans leur direction.
Se sentant à nouveau menacés, l’un des policiers se mit en opposition, tira à trois reprises, et atteignait mortellement le conducteur de la Volkswagen Jetta. Dans une tension extrême, d’importants renforts et services de secours convergaient sur place.
Transportée au centre hospitalier de Mantes-la-Jolie dans un état très critique, Marie-Christine Baillet décèdait des suites de ses graves blessures après son admission.
Le surlendemain, Lhadj Saïdi, dix-huit ans, fut interpellé par la Police Judiciaire de Versailles, en compagnie de trois autres individus originaires de la cité des Écrivains, au Val Fourré. Saïdi reconnut être le conducteur de la Renault 9 qui a percuté la policière. Il fut inculpé et écroué pour vol, recel de vol, violences volontaires à agent de la force publique avec arme par destination ayant entrainées la mort, dégradations.
Le 4 Juillet 1997, la cour d’assises des Yvelines condamna Saïdi à 10 ans de réclusion criminelle au terme d’un long et difficile procès. Cette peine englobant la durée de détention préventive, Saïdi fut libéré de prison trois ans plus tard.
Le 28 Septembre 2001, la cour d’assises des Yvelines acquitta le gardien de la paix dont la situation de légitime défense n’était pas reconnue dans le cadre du tir mortel en direction de la Volkswagen volée. L’altération de son discernement due à la mort de sa coéquipière fut reconnue.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Née le 14 mai 1959 à Mont-de-Marsan (Landes), célibataire, sans enfant.
Entrée dans la Police Nationale en 1982. Inhumée au cimetière de Mont-de-Marsan.
Citée à l’ordre de la nation [1] ; élevée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promue Officier de paix à titre posthume ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.
Sources et références
BODMR n° 11 du 05/09/1992 ; [1] JORF n°142 du 20 juin 1991, “Citation à l’ordre de la nation” — [2] JORF n°224 du 25 septembre 1991 — L’Humanité du 13/06/1991, “Mantes-la-Jolie : une ville meurtrie” — Libération du 05/07/1997, “Dix ans de réclusion pour Ladj Saïdi” — Libération du 06/07/1998, “A Mantes-la-Jolie, un mort attend toujours justice” — L’Humanité du 23/09/2001, “Pas de justice, pas de paix” — Le Parisien du 09/06/2011, “Il y a vingt ans, le Val-Fourré s’embrasait” — Le Parisien du 14/06/2016, “Policiers tués : le lourd tribut du commissariat de Mantes-la-Jolie”
Laisser un témoignage
Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.