Marcel VICTOR

Au cours de l’après-midi du mardi 4 juillet 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande, un équipage de police était sollicité pour un cambriolage en cours au N°13 Rue de Maubeuge à Paris (Xe), chez un joailler de confession juive.

Il s’agissait effectivement d’une attaque à motivation antisémite, déguisée en perquisition, et organisée par des miliciens du parti franciste. La spoliation était décidée et ménée par le collaborationniste Marcel Bucard, quarante-trois ans, aidé de quatre complices.

Les malfaiteurs tentaient de prendre la fuite à bord d’une Delage, et confrontèrent les policiers avec des tirs nourris de pistolets-mitrailleurs. Le gardien de la paix Marcel Victor, trente-neuf ans, était tué ; quatre de ses collègues étaient blessés.

Une information judiciaire pour “coups mortels et blessures volontaires” sur agents de la force publique était ouverte, mais l’enquête fut freinée par l’ambassadeur allemand en France. La responsabilité des tirs fut attribuée à un complice en fuite, et l’ensemble du commando était libéré à la fin du mois de juillet et prenait la fuite en Allemagne.

Après la Libération, la Cour de Justice reprit les poursuites, inculpant d’intelligences avec l’ennemi les occupants de la Delage. Bucard fut intercepté en Italie en juillet 1945 alors qu’il cherchait à gagner l’Espagne. Condamné à mort le 21 février 1946, il fut fusillé le 19 mars suivant dans les fossés du fort de Châtillon.