Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

Soumettre un complément

Sous-Brigadier — Gardien

Marc PIERRE

Victime du Devoir le 02 septembre 1988

Département

Pyrénées-Orientales (66)

Affectation

Sécurité Publique — Perpignan

Partagez

Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la matinée du mardi 23 Août 1988, deux malfaiteurs entraient dans la bijouterie Paulignan, rue des Augustins à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Déterminés à financer leur cavale, Alain Raspaut, vingt-neuf ans et Pascal Castillo, vingt-sept ans, avaient effectivement profité d’une permission de sortie pour s’évader de la maison d’arrêt de Lannemezan, où ils étaient incarcérés pour vols qualifiés.

Munis d’armes de poings et d’une grenade offensive, ils menacèrent aussitôt le gérant, lequel était accompagné d’une employée. Le premier se retrouva pieds et poings liés tandis que la jeune femme fut intimée d’aider les braqueurs à mettre les bijoux dans des sacs. Bien que apeurée, elle prévenait par des signes équivoques une riveraine, laquelle alerta aussitôt police-secours. Deux policiers se présentaient sur place.

Arme au poing, le sous-brigadier Claude Marty, quarante-trois ans, maitrisa Castillo alors que celui-ci quittait la bijouterie. Le policier très expérimenté lui fit lever les bras, procéda à une palpation de sécurité et découvrit un pistolet calibre 9mm dissimulé dans la ceinture.

Ce fut à cet instant que Raspaut surgit et tira avec un pistolet calibre 7,65mm. Frappé par trois projectiles, le policier s’écroulait, tué net.

Son équipier fut à son tour grièvement blessé au ventre par le même tireur.

Dans le même temps, deux policiers motocyclistes arrivèrent sur place, et furent aussitôt pris pour cibles. Nouvelle fusillade ; Castillo fut blessé à la tête. Les deux agents étaient grièvement blessés par balles, ainsi qu’un employé de mairie assistant à la scène.

Contraint de retourner dans le magasin après s’être emparé de l’arme du policier tué, Raspaut était pris au piège. Il retint en otage l’employée et s’enfuyait dans une impasse en brandissant sa grenade. Blessé par des tirs de policiers arrivés en renfort, Raspaut fut maitrisé.

L’enquête établit que Castillo avait été condamné à six ans de détention criminelle pour vol qualifié ; il n’avait pas regagné la maison d’arrêt depuis le mois de mars. Raspaut avait été condamné à une peine de dix ans de réclusion prononcée en 1985 pour vol aggravé ; il n’avait pas reparu à la maison d’arrêt à l’issue d’une permission obtenue en juillet.

Le 2 Septembre suivant, le gardien de la paix motocycliste Marc Pierre, trente-six ans, succombait.

Le 14 février 1992, la cour d’assises des Pyrénées-Orientales condamna Raspaut à la réclusion criminelle dite à perpétuité ; peine assortie de 20 ans incompressibles pour les meurtres des deux policiers. Castillo écopait de 20 ans de réclusion criminelle.

Le 6 Août 2003, alors qu’il avait été libéré trois ans plus tôt, le corps de Castillo fut découvert gisant dans une armoire métallique, flottant dans les eaux d’une mine désaffectée de Cazouls-lès-Béziers ; exécuté de deux balles de 7,65mm. Élucidé, ce meurtre est imputé à deux anciens complices dans le contexte d’un trafic de stupéfiants.

Le 3 Avril 2012, Raspaut bénéficiait d’une libération conditionnelle et fut de nouveau interpellé à Malaga (Espagne) en 2015, comme l’instigateur d’un enlèvement avec séquestration d’un homme d’affaires. Le 3 juillet 2020, il était de nouveau condamné par la cour d’assises de Charente à la réclusion criminelle dite à perpétuité.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière

Spécialité

Unité Motocycliste

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Date de naissance ignorée (absence de numéro INSEE ; âgé de trente-six ans, il était marié et père de deux enfants âgé de huit et douze ans. Si vous êtes un proche merci de nous contacter.

Sources et références

BODMR n° 07 du 22/07/1989
Fichier des personnes décédées en France, 1970-2019 — Le Monde du 24/08/1988, “A Perpignan, un policier tué par des malfaiteurs” — Le Monde du 25/08/1988, “L’attaque à main armée d’une bijouterie à Perpignan […] — “L’indépendant du 16/09/2015, “Le film du braquage sanglant de Perpignan”

Laisser un témoignage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.