Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Louis AGOSTINI

Victime du Devoir le 27 mai 1925

Département

Bouches-du-Rhône (13)

Affectation

Police d'État — Marseille

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du mercredi 27 mai 1925, Joao Pinto Cavo, vingt ans, vagabond subsistant de prostitution, errait sur le Boulevard de la Major au quartier Joliette à Marseille (Bouches-du-Rhône). Bien connu des riverains pour ses allures efféminées, il avait la particularité d’être sourd-muet, faiblesse dont profitaient les nervis qui arpentaient les rues du centre pour s’en servir de souffre-douleur.

Pris à partie par des dévoyés et roué de coups à même le sol devant le Provence-Cinéma, la scène agitait et indignait les passants dont la clameur attira l’attention de Louis Agostini, vingt-six ans, gardien de la paix qui n’était pas de service mais décidait néanmoins d’intervenir.

Puisqu’il se trouvait en tenue civile, l’agent fit état de sa fonction aux énergumènes avinés. Devant de nombreux témoins, ces derniers abandonnèrent leur victime et firent face au policier. L’un des malandrins exhibait une arme de poing et désignait l’agent. Encerclé, frappé à son tour, celui-ci tentait de saisir à la ceinture son revolver de service mais il fut maintenu.

L’individu armé tira à une reprise et atteignit le policier à la tête, et provoqua un mouvement de foule puis la fuite de la bande. Emmené à l’Hôtel-Dieu, l’agent Agostini fut déclaré décédé à son arrivée aux urgences.

La sûreté dirigée par le commissaire Robert recueilla de nombreux témoignages indiquant que l’agression et le meurtre furent le fait d’une sinistre bande de nervis menée par les frères Antoine et Paul Peretti. Effectuant des recherches sur les quais, la brigade y retrouvait le jeune prostitué, hagard et affaibli. Consultant les registres de la capitainerie, elle cibla plus particulièrement un navire en partance pour la Corse et avertit les autorités du port d’Ajaccio. La gendarmerie locale appréhende Antoine Peretti, vingt-six ans, comme passager clandestin à bord du Numidia.

Le frère fut arrêté, et tous deux furent envoyés au dépôt de la prison Chave. Leur confrontation amenait aux aveux partiels d’Antoine, prétextant que le coup de feu serait parti accidentellement ; il indiqua devant le juge d’instruction, M. Possel, le lieu où l’arme du crime fut dissimulée.

Le 23 octobre suivant, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône condamne Antoine Peretti aux travaux forcés et à la relégation à perpétuité. Le caractère intentionnel du coup de feu mortel était démontré par l’expertise d’un armurier. Son frère, poursuivi pour les seules voies de faits sur agent de la force publique, écopa de sept ans de travaux forcés et cinq ans de relégation.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 3 octobre 1898 à Pont-Saint-Esprit (Gard) de Charles Agostini et Célestine Dumas ; célibataire, sans enfant. Domicilié au 46 rue Plumier avec sa mère dont il assure la subsistance.

Entré dans l’administration le 25 mai 1921 après avoir servi aux armées comme engagé volontaire pendant la grande guerre au 115e régiment d’artillerie lourde. Titulaire de la croix de guerre, blessé au combat, cité à l’ordre du régiment pour acte de bravoure comme télégraphiste ayant assuré sous de violents bombardements les liaisons entre postes en octobre 1918.

Médaille d’or des actes de courage et de dévouement à titre posthume.

Inhumé au cimetière Saint-Pierre dans le tombeau des victimes du devoir.

Sources et références

Registres matricules militaires des archives départementales des Bouches du Rhône, classe 1918, n°1312 Le Petit Marseillais du 24/10/1925 “Le meurtre de l’agent Agostini aux assises” Le Petit Marseillais du 16/06/1925 “Antoine Peretti avoue sa culpabilité” Le Petit Marseillais du 31/05/1925 “Les obsèques du gardien de la paix Agostini”Le Petit Marseillais du 29/05/1925 “Le meurtre du gardien de la paix Agostini” Le Petit Marseillais du 28/05/1925 “Une scène tragique Boulevard de la Major”

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