Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier

Laurent DELOS

Victime du Devoir le 27 janvier 1998

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 10ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide avec arme par destination

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Au cours de la soirée du mardi 27 janvier 1998, un équipage de police composé d’un brigadier et quatre gardiens de la paix était sollicité pour un différend familial, au N°15 Boulevard de La Chapelle à Paris (Xe).

Au sixième étage, où la situation avait tourné au tragique, ils confrontèrent un forcené armé d’un couteau, qui retenait sa belle-sœur et son neveu âgé de sept ans.

Nassradine Safa, quarante-six ans, traquait sa conjointe, qui avait fui le foyer, rompu toute relation et cherchait à obtenir depuis un an l’annulation du mariage. En menaçant de mort sa belle-soeur par téléphone interposé, la conjointe avait déclenché l’appel à police-secours.

Les policiers obtenaient la libération des deux otages, et tentèrent de maitriser le forcené. Ce dernier avait cependant répandu au sol un contenant de vingt litres d’essence, et déclenchait volontairement un incendie d’une grande violence.

Le brigadier Laurent Delos, trente-trois ans, les gardiens de la paix stagiaires Wilfrid Bourdon, vingt-quatre ans et Jérôme Delva, vingt-six ans, périssaient dans l’appartement entièrement embrasé.

Le quatrième policier put s’échapper avec de graves brûlures aux jambes. Quant au forcené, il fut découvert immolé dans une chambre.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 25 janvier 1964 à Roubaix (Nord) ; célibataire, sans enfant. Inhumé au cimetière de Blanc-Seau à Tourcoing.

Laurent Delos est entré dans l’administration à l’école nationale de police de Sens en octobre 1984. Il était affecté en juin 1987 au commissariat de police du 11ème arrondissement de Paris puis au 10ème arrondissement en juin 1988.

Promu Brigadier de police en mars 1994, il devait rejoindre le 19ème arrondissement mais il revenait à sa demande en octobre 1995 dans le 10ème arrondissement.

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Capitaine de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement.

Sources et références

BODMR n° 03 du 04/04/1998 — [1] JORF n°30 du 05/02/1998, page 1870, “Citation à l’ordre de la nation” [2] Journal officiel n°98 du 26/04/1998, page 6421, “Décret portant nomination exceptionnelle” — Le Monde, article du 28/01/1998, “Quatre hommes […] sont morts dans l’incendie d’un appartement à Paris” — Le Monde, article du 30/01/1998, “Des obsèques solennelles seront célébrées en l’honneur des trois policiers […]” — Archive INA du Journal télévisé du 28/01/1998, Antenne 2. — Entretiens avec Shirley Bourdon et Isabelle Delva.

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  1. Bonjour,
    Il y a plus de 25 ans que le drame est survenu et, comme le collègue Olivier Tremblay, je décide de laisser un commentaire aujourd’hui.
    J’ai connu Laurent au service de protection et de sécurité du métropolitain (SPSM) en 1990 je crois. Laurent était une belle personne, foncièrement gentil, calme, un peu timide. Je ne l’ai jamais oublié et ma présence aujourd’hui au concert à l’église de la Madeleine en hommage aux policiers victimes du devoir m’a enfin décidé d’écrire ces quelques lignes.
    Nous ne t’oublions pas comme tous ceux qui sont tombés pour avoir fait leur si beau métier : policier.

  2. Laurent, c’est tard, c’est vrai mais ce n’est que maintenant que je me manifeste. Pourtant je ne t’ai jamais oublié dans mes pensées. Quand j’ai appris cette terrible tragédie, j’étais au commissariat du 1 er arrondissement. Je me souviens quand j’étais au 10 ème arrondissement, tu venais de temps en temps au boulot en vélo. Je ne t’ai pas côtoyé longtemps mais malgré tout je garde de toi un très grand et bon souvenir: beaucoup de professionnalisme. Maintenant je suis à la retraite depuis un an. Je ne t’ai pas oublié malgré tout ce temps. Tous les 27 janvier, c’était quelque chose la cérémonie au 10 ème arrondissement. Mais pris dans le tourbillon professionnel et investit dans ce métier qui nous envahi, je me suis forgé pendant toutes ces années une carapace pour continuer dans mon métier, ma mission. Je suis convaincu que ton métier, c’était une mission pour toi aussi, tout comme n’importe qui d’entre nous ; car le métier de policier n’est pas un métier comme les autres. Je ne me manifeste que maintenant parce que maintenant j’ai le temps et l’âge m’y aide aussi. J’ai quitté le 10 ème arrondissement en 1991. J’y suis revenu en 2009. Je ne l’ai plus quitté jusqu’à ma retraite en Mars 2021.

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