Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Julien COUTAREL
Victime du Devoir le 18 août 1924
Département
Rhône (69)
Affectation
Police d'État — Lyon
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la nuit du jeudi au vendredi 15 août 1924, une rixe éclate au café de Paris à l’angle du Cours Lafayette et de la rue Garibaldi dans le 3ème arrondissement de Lyon (Rhône). Le gérant, Mr Wandeska, expulse de son établissement Gaston Deschaumes dit Pique-Puce, camelot âgé vingt-cinq ans, lequel accuse vigoureusement Louis Gros, apprêteur âgé de trente-et-un ans, d’avoir triché aux cartes. Vers minuit et demie, Deschaumes revient accompagné de son frère pour en découdre. Au cours du pugilat qui s’ensuit, il exhibe un browning, tire à deux reprises sur Gros, et le blesse au visage et à la cuisse gauche.
Les tirs ont alerté une patrouille d’agents cyclistes composée du brigadier Escurat et des gardiens de la paix Aujard, Coutarel et Dubuisson. Désigné par la clameur publique, le malfaiteur fait face au premier agent qui vient le saisir au col, et tire à bout touchant sur le policier ; le gardien de la paix Julien Coutarel, trente ans, s’écroule grièvement blessé au ventre. L’agent Aujard poursuit en vain le tireur, ralenti par la foule qui s’est constituée à l’important carrefour.
Transporté dans un état grave à l’Hôtel-Dieu mais conscient, l’agent Coutarel témoigne qu’il connait bien le malfaiteur pour l’avoir déjà interpellé le 27 avril de l’année passée, tandis qu’il rossait copieusement une femme publique dans la rue Villeroy. Deschaumes fut condamné à six mois de prison pour coups et blessures et le policier avait par la suite été menacé de représailles… Dès l’aube, les inspecteurs de la sûreté mettent la main sur ce sinistre individu, domicilié à quelques centaines de mètres de la scène de crime, au 106 rue Rabelais, tandis qu’il s’apprêtait à quitter Lyon pour Mâcon avec sa maitresse.
L’agent Coutarel reçoit la visite de Mr Bressot, secrétaire générale de la police de la Préfecture du Rhône, qui lui remet en présence de ses proches la médaille d’or des actes de courage et de dévouement. Mais son état empire le lendemain et il expire entouré de sa famille au matin du 18 août après une terrible agonie.
L’enquête établit que Deschaumes est également un repris de justice déjà condamné pour tentative d’homicide sur agent de la force publique, en la personne de Mr Delers, secrétaire du commissariat de La Guillotière.
Le 6 mai 1925, la cour d’assises du Rhône condamne Deschaumes à vingt ans de travaux forcés et d’interdiction de séjour en France, échappant à la peine capitale malgré ses lourds antécédents judiciaires.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 30 juin 1894 à Lyon (Rhône). Marié, père d’un enfant. Domicilié 12 rue des Belles-Femmes à Villeurbanne (actuelle rue Hippolyte-Khan).
Vétéran de la grande guerre, soldat de 2e classe au 30e bataillon de chasseurs à pied. Démobilisé en septembre 1919. Entré dans la police le 14 janvier 1923.
Elevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume ; médaile des actes de courage et de dévouement – échelon Or.
Sources et références
Base de données léonore, notice L0648039 — Archives départementales du Rhône, registres matricules N°2652 classe 1914. — Le Progrès de la Côte-d’Or du 06/05/1925 “Un bandit devant les assises du Rhône” — La Dépêche du Berry du 08/05/1925 “Le meurtrier de l’agent Coutarel condamné à 20 ans de travaux forcés” — L’Echo de Paris du 19/08/1924 “Blessé par un repris de justice, un policier succombe” — L’Echo de Paris du 16/08/1924 “Le repris de judtice Pique-Puce blesse grièvement un agent” — L’Action Française du 16/08/1924 “Lyon : Une violente bagarre dans un café” — L’Oeuvre du 16/08/1924 “On arrête, 0 Lyon, un dangereux bandit” — Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 16/08/1924 “Une rixe sanglante aux Brotteaux” — Le Salut Public du 19/08/1924 ” La légion d’honneur au garde Coutarel” — Le Salut Public du 19/08/1924 “La mort du garde Coutarel” — Le Salut Public du 16/08/1924 “La bagarre des Brotteaux” — Le Salut Public du 15/08/1924 “Sanglante bagarre aux Brotteaux”
Laisser un témoignage
Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.