Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commandant de police

Jean-Yves CARIOU

Victime du Devoir le 21 août 1996

Département

Morbihan (56)

Affectation

Sécurité Publique — Lorient

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Tôt dans la matinée du mercredi 21 Août 1996, des violences conjugales éclataient au N°5 de la rue Jeanne d’Arc à Lorient (Morbihan). Yves Michel Deniel, cinquante-sept ans, saisissait un fusil de chasse et tirait en direction de son épouse.

Dépêchés sur place, les sapeurs pompiers la découvraient blessée à la jambe, tandis que Deniel s’était retranché dans la maison. Le commissariat local avisé des faits, mit en place un périmètre de sécurité autour du domicile du forcené.

Deniel refusait tout dialogue avec la police, qui tentait de le raisonner par téléphone en vain. La maison était verrouillée par tous les accès.

Des policiers accédèrent au jardin à l’arrière de la bâtisse en passant par la maison voisine, et des fenêtres furent brisées volontairement pour dégager un accès. L’usage de grenades à gaz lacrymogènes fut inefficace et le chien de la brigade cynophile fut désorienté, saisi par les émanations.

Une progression lente était entamée dans la maison, sommations d’usage de vives voix. Alors qu’il tentait d’observer les mouvements du forcené à travers une fenêtre, le commandant de police Jean-Yves Cariou, quarante-cinq ans, fut surpris par Deniel.

Ce dernier fit feu sur l’officier sans aucune hésitation et le blessait mortellement à la gorge. Les autres intervenants neutralisèrent le tireur alors qu’il reprenait position à découvert, au balcon du premier étage ; où il succomba.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Commandement — Officiers de police

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 2 septembre 1950 à Pont-Aven (Finistère) ; époux de Chantal Blanchard ; père d’un enfant.

En poste à Lorient depuis 1994, Jean-Yves Cariou prenait le commandement de la Brigade des Moeurs dès le mois de septembre.

Cité à l’ordre de la nation [1] ; nommé au grade de chevalier de la légion d’honneur [2] ; nommé Commissaire de police à titre posthume [3] ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.

Sources et références

BODMR n° 01 du 01/02/1997 ; [1] JORF du 28/08/1996, page 12911 — [2] JORF n°267 du 16/11/1996 — [3] JORF n°285 du 07/12/1996 — Le Télégramme du 22/08/1996, “La police tue un forcené” — Le Télégramme du 23/08/1996, “Le drame de la rue Jeanne-d’Arc”

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  1. J’ai connu Jean-Yves sur Caen a l’époque, il nous avait solutionné un problème lié à une poursuite. Une complicité après s’est créée, c’était quelqu’un de bien serviable ; il venait au club de tennis où nous donnions des cours. Sa femme et sa fille étaient d’une gentillesse, mes pensées vont vers elles. Merci Jean-Yves de la part de Pierre Lairie, Xenia et de Pascal Godefroy.

  2. Jean-Yves était assidu au stand de tir de l’Association de Tir Sportif de Caen (ATSC) à Fleury-sur-Orne près de Caen. Ce stand a d’ailleurs été baptisé du nom de Jean-Yves CARIOU, pour lui rendre hommage.
    Un homme, maître de ses émotions, calme, qui a marqué son entourage.

  3. Jean-Yves, un collègue de la Sécurité Publique à CAEN (Calvados) fut pour moi un exemple de droiture et de fidélité en amitié. Je n’ai jamais décelé chez lui AUCUN travers. C’était un homme qui portait haut les couleurs de notre Bretagne et qui en TOUTES circonstances était d’un calme qui forçait l’admiration et tranquillisait son entourage.
    Il excellait au tir à l’arme de poing de manière étonnante du fait de son tempérament et d’une vision acérée au point que je l’avais surnommé “MEILLEUR TIREUR DE L’OUEST”, sans plaisanterie aucune de ma part ! Il fut pour moi un exemple et le collègue et ami que j’ai estimé et admiré le plus lors de mes 15 premières années dans la Police. Toujours calme et méthodique, voire très rapide si c’était nécessaire, Je ne l’ai jamais vu nerveux et en colère même en graves circonstances ! Je suis fier d’avoir bénéficié de l’amitié de ce collègue de grande valeur !

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