Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Inspecteur

Jean VRINDTS

Victime du Devoir le 14 janvier 1986

Département

Paris (75)

Affectation

Direction de Police Judiciaire — Paris

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Dans l’après-midi du mardi 14 janvier 1986 à Paris, une soixantaine de policiers en civil, répartis dans des véhicules banalisés, vinrent quadriller le quartier Auteuil (XVIe) dans le cadre d’une opération menée conjointement par la Brigade Répression du Banditisme (BRB) et la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI).

Elle ciblait une association de malfaiteurs à l’origine d’une longue série d’attaques de banques très audacieuses en région parisienne depuis cinq ans.

Grimés avec des perruques et divers accessoires, les bandits prenaient possession des agences en plein jour, retenant clients et employés plusieurs heures, le temps d’éventrer aux marteaux et aux burins les petits coffres-forts loués par les particuliers.

La Police Judiciaire élabora un dispositif spécial et inédit, avec l’usage de capteurs sismiques sensibles aux bruits suspects, installés dans les salles des coffres des banques. Les sonorisations étaient alors directement reliées aux services de police.

Ce système venait donc de donner l’alerte dans un établissement bancaire du 39 Rue du Docteur-Blanche, où les contre-appels téléphoniques restèrent sans réponse. Le dit « gang des postiches » en pleine action retenait effectivement trente-quatre personnes en otages.

Des policiers positionnés aux abords de la banque repéraient cinq malfaiteurs grimés, quittant les lieux avec leur butin dans des directions opposées.

Bien que discrètement pris en filature, le dispositif policier fut compromis et aboutit à plusieurs confrontations armées très intenses.

L’inspecteur Jean Vrindts, trente-trois ans, était tué dans un échange de tirs avec le truand Berliner, lequel fut abattu dans le même temps.

Un malfaiteur déterminé parvenait à prendre en otage un policier, exigeait et obtenait la libération d’un complice. Tous deux prirent la fuite à bord d’un véhicule volé à la BRB et emmenèrent un otage supplémentaire forcé de conduire.

A Neuilly, les policiers otages parvenaient à prendre la fuite au cours d’un échange de véhicules ; lâchement ciblés par des tirs dans le dos, et grièvement blessés.

Même si le butin colossal journalier du gang était saisi, le bilan de l’opération fut accablant : un inspecteur de police et un truand tués, plusieurs policiers blessés ; Marguery fut le seul des cinq bandits appréhendé. Ce drame créa un profond et durable malaise au siège de la police judiciaire parisienne.

Le 13 décembre 1986, le noyau dur du « gang des postiches » était interpellé par les policiers du RAID dans un petit pavillon de la commune de Yerres en Essonne : Geay, Bellaïche, Myska, ainsi qu’un complice n’ayant pas participé aux exactions bancaires du gang : Esposito.

La perquisition fut fructueuse et un butin correspondant aux derniers braquages des postiches fut retrouvé dissimulé dans les murs.

Au terme de six années de détention préventive, les bandits furent relâchés dans l’attente de leur procès. Hernoult, suspecté d’être l’un des preneurs d’otages, fut découvert décédé.

En mars 1996, la cour d’assises de Paris condamnait Marguery, Myszka et Bellaïche à des peines de douze à huit années de réclusion criminelle. Seul Geay ne s’était pas présenté et écopait d’une peine de trente ans de réclusion criminelle par contumace.

En janvier 2003, Geay fut interpellé après quinze ans de cavale dans un appartement parisien où il vivait sous une fausse identité. Rejugé en 2006, il écopait d’une peine de dix-sept ans de réclusion criminelle après avoir toujours nié les faits.

Le reste du butin du gang des postiches, estimé à plus de 800 millions de francs, fut finalement retrouvé dans une tombe du cimetière de Fontenay-en-Parisis dans le Val d’Oise, par le tueur en série Fourniret ; il tenait l’information d’un codétenu trop bavard : Esposito.

Biographie

Direction d'emploi

Police Judiciaire

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Type d'unité

Force d'Intervention

Né le 9 janvier 1953 à Saint-André-Lez-Lille (Nord) ; marié et père d’un enfant de dix ans ; inhumé au cimetière de Yerres (Essonne).

Jean Vrindts était affecté depuis dix-huit mois à la Brigade de Recherche et d’Intervention de la Préfecture de Police (BRI-PP) ; il était auparavant au groupe nuit de la Brigade de Répression du Bandistisme (BRB-PP).

Il obtenait les décorations posthumes suivantes : médaille d’Or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille Vermeil de la Ville de Paris.

Sources et références

BODMR n° 07 du 25/07/1987 — Crédit photo : archives familiales DR — Le Monde, article du 18/01/1986, “Obsèques discrètes pour le policier Jean Vrindts […]” — Le Monde, article du 16/01/1986, “Les ratés du plan ballon” — Les postiches : un gang des années 80 par Patricia Tourancheau – Fayard 2004/ Daniel Boulanger – Le Jour où j’ai tué HB – Broché 2007 — Patrice Lastère – Un flic passe aux aveux – Lattès 2013 — Michel Naudy, Dominique Loiseau – L’affaire Loiseau, éd Plon — La Grande Histoire de l’Antigang de Mathieu Frachon

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  1. Honneur et bravoure à ce policier qui au péril de sa vie a agi pour défendre notre pays.
    Tous les jours, nos forces de l’ordre s’exposent pour assurer notre sécurité. Ne l’oublions pas !

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