Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier-chef

Jean-Serge NÉRIN

Victime du Devoir le 16 mars 2010

Département

Seine-et-Marne (77)

Affectation

Sécurité Publique — Melun - Val de Seine

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Guerre — Terrorisme
Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du mardi 16 Mars 2010, une attaque à main armée était commise dans un commerce de vente de véhicules d’occasion, situé à la limite de la commune de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

L’enceinte grillagée du dépôt-vente se situait au milieu des champs, au bord d’une route permettant de relier le grand centre commercial de Villiers-en-Bière.

Sous la menace de leurs armes, les malfaiteurs dérobèrent six véhicules et repartirent en trombe, laissant le gérant et son employé ligotés, sous le choc.

Le vol n’était pas encore signalé ; un équipage de police composé d’un brigadier-chef et de trois gardiens de la paix remarquait un véhicule BMW suspect s’engouffrant à très vive allure sur le chemin vicinal de Fortoiseau.

Après une brève fusillade, les policiers neutralisaient les occupants armés. Un pistolet Smith & Wesson 1911 .45 ACP dont le numéro de série était limé fut appréhendé.

Soudain deux autres véhicules surgissaient ; nouvelle confrontation armée. Le brigadier-chef Jean-Serge Nérin, cinquante-deux ans, fut mortellement blessé par deux projectiles au thorax provenant de deux armes différentes.

L’un s’est logé sous l’aisselle où le gilet pare-balle ne le protégeait pas. Seize impacts de balles criblaient le véhicule des intervenants.

Grâce à leurs complices, trois individus étaient libérés et chargés à la hâte dans un Renault Espace. Ils repartaient rapidement, abandonnant néanmoins l’un des leurs toujours menotté.

Recherché par la plus haute instance pénale espagnole, l’individu reconnut son appartenance à l’organisation terroriste indépendantiste basque ETA — Euskadi Ta Askatasuna. Les services anti-terroristes français et espagnols travaillèrent de concert, identifiaient et interpellaient un groupuscule de six malfaiteurs.

En décembre 2015, la cour d’assises spéciale de Paris condamnait six etarras pour leur participation au braquage du concessionnaire de Dammarie-les-Lys et au meurtre du brigadier-chef Nérin.

Mikel Carrera Sarobe, désigné comme l’un des auteurs des tirs mortels a été condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité. Xabier Goyenechea Iragorri fut acquitté de ce crime, mais condamné à 14 ANS de réclusion pour sa participation au braquage. Arkaitz Aguirregabiria del Barrio, 25 ANS de réclusion. Joseba Fernandez Aspurz (libéré et expulsé en Espagne en 2021) et Iosu Urbieta Alcorta, condamnés à 16 ANS de réclusion. Enfin, Izaskun Lesaca Arguelles, 14 ANS de réclusion (libérée et expulsée en Espagne en 2023).

En décembre 2017, la cour d’assises spéciale de Paris jugeait en appel quatre des six etarras et confirmait les mêmes condamnations.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 24 février 1958 à Cayenne (Guyane) de Paul Nérin et Josette Pran Kime. Marié à Dominique, père de quatre enfants.

Entré le 1er octobre 1979 à l’École nationale de police à Vannes ; affecté le 1er mars 1980 comme gardien de la paix stagiaire au commissariat de Dammarie-les-Lys où il fit toute sa carrière gravissant les échelons pour devenir brigadier-chef.

Il avait reçu la médaille de la Police Nationale et la gestion rigoureuse de sa brigade fut à plusieurs reprises soulignée par ses supérieurs.Ses obsèques officielles se tiennent à Melun, en présence des chefs d’état français et espagnol.

Le 17 Mars suivant, une rue de Dammarie-les-Lys est baptisée au nom du Commandant de police Jean Serge Nérin, en présence de sa famille et du personnel du commissariat où il aura passé toute sa carrière.

Sources et références

Journal officiel n°66 du 19 mars 2010 page 5565, texte n° 7, “Citation à l’ordre de la nation”/ Association française des victimes du terrorisme – AFVT.ORG — El Correo, article du 30/03/2014, “Un segundo asesino en el ultimo crimen de ETA”

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