Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Inspecteur
Jean NOUGAROLIS
Victime du Devoir le 22 décembre 1920
Département
Corse (20)
Affectation
19ème Brigade Régionale de Police Judiciaire — Ajaccio
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Forcené retranché, périple meurtrier
Dans la nuit du mardi au mercredi 22 décembre 1920, plusieurs agents de la brigade de police mobile installée à Ajaccio (Corse) cherchaient à localiser le très influent malfaiteur corse Romanetti, recherché sur l’ensemble du terrritoire national, et dont la présence fut signalée en ville.
Après plusieurs heures de recherches infructueuses, le dispositif était levé, mais l’inspecteur Jean Nougarolis, trente-trois ans, repérait un tapage musical au premier étage d’un restaurant fermé au public, N°44 Cours Napoléon.
Le bandit étant notoirement connu pour extorquer et fréquenter les établissements de nuit, le policier suivit son instinct, et progressait arme au poing dans la pénombre lorsqu’il surprit un guetteur.
Ce dernier exhibait aussitôt une arme d’épaule modifiée et tirait à deux reprises sur l’agent, le tuant net. L’ensemble du groupe de noctambules prenait le maquis.
Le propriétaire du restaurant fut interpellé avec son fils pour recels de malfaiteurs. Romanetti reconnaissait sa présence sur les lieux par l’entremise d’une interview réalisée par un journaliste du Matin, et désignait subtilement le meutrier du policier comme étant un nommé Natalucci, homme de main échappé du bagne pour meurtres.
Ce dernier venait effectivement d’être tué dans une confrontation avec les gendarmes. Romanetti fut lui même abattu en 1926. Le meurtre ne fut jamais élucidé officiellement.
Biographie
Direction d'emploi
Police Judiciaire
Corps
Inspecteurs — Enquêteurs
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 17 décembre 1887 à Saint-Jory (Haute-Garonne) de Blaise Nougarolis et Anne Bayrou ; époux de Marguerite Villemur [1].
Jean Marie Nougarolis fut incorporé au 14e régiment d’infanterie le 6 octobre 1908 ; puis réengagé pour trois mois au régiment de sapeurs-pompiers de Paris le 10 juin 1910. Il entrait dans la police au titre militaire en qualité d’agent de la Sûreté à Marseille le 7 novembre 1913.
Mobilisé dans la campagne contre l’Allemagne du 2 septembre 1914 au 5 janvier 1919, il obtenait la Croix de guerre avec deux citations, ainsi que la médaille de Verdun.
Remis à la disposition de la Sûreté marseillaise, il fut nommé inspecteur à la 19e brigade mobile de Police Judiciaire de Corse le 1er décembre 1920.
Nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; médaille des actes de courage et de dévouement – échelon Or. [2]
Sources et références
[1] Arch. Dép. Corse, Ajaccio, D, 1920, 6 MI 4/420
[2] Base de données Léonore, notice L2005009
JORF 01/03/1922, décret du 22/02/1922, citation
“Bandits Corses” de Jean-Baptiste Marcaggi, CPE Éditions, 2017
Le Matin, 4 août 1921 p. 2/4
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