Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Inspecteur de police

Jean-Marie MOULIS

Victime du Devoir le 24 mars 1911

Département

Paris (75)

Affectation

1ère Brigade Régionale de Police Judiciaire

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la matinée du mardi 21 mars 1911, des inspecteurs de la 1ère brigade mobile de police judiciaire surveillaient les grandes avenues du quartier des Batignolles à Paris (XVIIe), à la recherche d’un dangereux malfaiteur signalé comme déserteur de la 23e section d’ouvriers militaires de Toul et pour émission de fausse monnaie.

Pierre-Henri Peyrot, vingt-et-un ans, notoirement connu pour ses activités de proxénète, fut repéré sur la Place de Clichy, au milieu d’un groupe de rôdeurs en quête d’une opportunité crapuleuse.

La bande réputée dangereuse et imprévisible s’était effectivement positionnée de manière stratégique entre l’accès au métropolitain et le café Wepler, guettant les allers-venues des badauds.

Peyrot était interpellé avec difficulté dans la station de métro, tandis qu’en surface, l’agent en protection fut pris à partie par cinq de ses acolytes. Louis Dodu, vingt ans, tirait à une reprise sur le policier avec un revolver sans même le sortir de sa poche.

Le tir provoquait la fuite des malfaiteurs, qui laissaient l’inspecteur agonisant mais bien conscient. Après avoir livré son témoignage, le policier succombait sur un lit de l’hôpital Beaujon, trois jours plus tard. Visité par le préfet Lépine au cours de son agonie, afin que lui soit signifié la remise de la médaille d’or pour acte de courage et de dévouement, l’agent avait rétorqué humblement : “Vous l’épinglerez probablement à mon cercueil.

Tandis que Peyrot était remis à l’autorité militaire, Dodu fut interpellé au terme d’une audacieuse filature à Saint-Ouen le 24 mars. Le 23 octobre 1911, la cour d’assises de la Seine condamna Dodu à vingt ans de travaux forcés en colonie pénitentiaire de Guyane Française et le frappa d’interdiction de séjour en France à perpétuité.

Le forçat mourut à Saint-Laurent-du-Maroni le 11 juillet 1935.

Biographie

Direction d'emploi

Police Judiciaire

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Né le 9 octobre 1877 à Laas (Gers) de Omer Moulis et Marie Balança ; célibataire, domicilié 5 bis rue Baron à Paris (VIIIe). Jean Marie Moulis avait incorporé le 16 novembre 1898 au 18e régiment d’artillerie et libéré, comme sous-chef mécanicien, le 21 septembre 1901. Rengagé le 23 novembre 1903 au 39° régiment d’artillerie en garnison à Toul, il fut renvoyé dans ses foyers le 23 novembre 1905, avec le grade de Maréchal des logis.

Nommé le 1er novembre 1906, à son entrée à la Préfecture de police, inspecteur stagiaire à la direction générale des recherches, il fut, en cette qualité, attaché à la brigade mobile. Le novembre suivant, il devint titulaire de son grade.

Serviteur d’élite, dont les actes de courage au cours de sa trop courte carrière ne se peuvent se compter tant ils sont nombreux, l’inspecteur Moulis avait l’estime de ses chefs et l’affection de ses camarades. « Il était le type achevé de l’agent modeste, discipliné, esclave de son ( ftvoir, dévoué jusqu’à l’abnégation. » Propos du Préfet M. Lépine.

Une médaille d’honneur de lre classe en argent lui avait été accordée par décision ministérielle du 1er août 1910. Il devait, à son lit de mort, recevoir, des mains du Préfet de police, a médaille d’honneur de lre classe en or.

Inhumé au cimetière de Vernajoul (Ariège), dans une concession perpétuelle accordée par le Conseil général de ce département.

Sources et références

Registres matricules des condamnés aux bagnes coloniaux — Conseil municipal de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 157. — Le Matin du 24/10/1911, “Tribunaux : le meurtre de l’inspecteur Moulis” — Le Petit Journal du 25/03/1911, “Le drame de la Place Clichy” — Le Journal du 22/03/1911, “L’assassinat de l’inspecteur Moulis”

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