Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Agent de la Sûreté

Jean LE BUZIT

Victime du Devoir le 15 janvier 1919

Département

Loire-Atlantique (44)

Affectation

Police Municipale — Nantes

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

A l’aube du mercredi 15 janvier 1919, les inspecteurs de la sûreté Valteau, Moinard, Mazuc et Le Buzit mirent en place une surveillance discrète des allers-venues à l’entrée de l’hôtel Saint-Nicolas à Nantes (Loire-Inférieure).

Il s’agissait d’une très vieille demeure d’aspect lugubre située rue du Bois-Tortu qui se découvrait au fond de la ruelle étroite faiblement éclairée par quelques becs de gaz.

Fréquentée essentiellement par les escarpes et les filles soumises du centre, ils espéraient identifier un individu arrivé de fraîche date : Joseph Perrot, vingt-quatre ans.
Quelques semaines plus tôt, les services de renseignements de la sûreté nantaise recevaient le signalement de ce soldat de 2e classe : engagé volontaire en 1913 ; déserteur du 3e régiment d’infanterie coloniale pendant la campagne d’Afrique ; de nouveau déserteur du 65e régiment d’infanterie pour fuir les rudes combats de 1916.

Pendant sa cavale à Troyes, il tua une jeune prostituée qui menaçait de le dénoncer. Le tribunal correctionnel de l’Aube le condamna en 1917 à cinq ans de prison pour coups et blessures ayant entrainé la mort sans intention de la donner.
En janvier 1919, Perrot s’évadait du camp de travailleurs de Monnaie (Indre-et-Loire), où il purgeait la-dite peine.

Revenu dans sa région natale, l’examen des registres de police des hôtels susceptibles de donner l’asile aux individus de mauvaise vie révélait aux agents le nom d’un certain Silnic.

Les agents décidaient de frapper directement à la porte de la chambre N°23 au premier étage de la sombre bâtisse. Un homme d’une vingtaine d’années vient ouvrir puis se recoucha aussitôt ; il était accompagnée d’une jeune femme.

L’agent Valteau se fit remettre un livret militaire au nom de Silnic ; le policier constata l’irrégularité grossière du document et somma celui qu’il pensait être Perrot de s’habiller pour les suivre à la sûreté.

Dans le même temps, l’inspecteur Le Buzit remarquait la présence d’une cartouche de balle blindée posée sur un meuble et questionna sur la présence d’une arme.

Perrot rétorqua que l’on pouvait fouiller son uniforme encore accroché. L’attitude curieuse de Perrot qui peinait à quitter son lit finit par intriguer l’inspecteur qui s’approcha pour regarder sous le traversin.

Perrot, qui comprit les intentions de l’agent, fut plus rapide. Il saisissait un browning 7mm qu’il dissimulait et tira à trois reprises sur le groupe de policiers.

Jean Le BUzit, trente-sept ans, fut mortellement blessé à la poitrine et s’effondra dans les escaliers. L’agent Mazuc fut blessé grièvement à la jambe. Une mêlée violente eut lieu entre Perrot et les deux autres agents, qui parvinrent à le désarmer et le maitriser. Cinq cartouches garnissaient encore le browning.

Le 11 mars 1919, la cour d’assises de Loire-Inférieure condamna Perrot à mort. Il fut exécuté par guillotine sur la Place Lafayette à Nantes le 3 juin de la même année.

Biographie

Direction d'emploi

Police Municipale

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Né le 17 février 1882 à Plounévézel (Finistère) de Louis-Marie Le Buzit et Marie-Anne Le Guern ; époux de Marie-Josèphe Bourdet ; père d’un petit garçon âgé de huit ans.

Jean-Marie Le Buzit effectua une période de service militaire de trois ans au 35e régiment d’artillerie ; libéré en 1906 avec le grade de brigadier-fourrier ; nommé maréchal des logis en 1910. Rappelé à l’activité de 1914 à 1917, il survécut aux difficiles combats de la grande guerre.

Engagé dans la police municipale de Nantes en 1914, d’abord en qualité de gardien de la paix, puis comme agent de la Sûreté, ce policier émérite était doté d’une solide réputation ; sa stature imposante et trapue était connue et redoutée par les voyous du milieu nantais.

Inhumé au caveau des victimes du devoir du cimetière de la Miséricorde à Nantes.

Sources et références

Photo diffusée sur l’arbre généalogique Filae “Cebuzit”
Registre des matricules militaires de Loire-Atlantique, classe 1902, N°3256
Le Nouvelliste de Bretagne du 04/06/1919 “Une exécution capitale à Nantes”
L’Ouest-Eclair du 16/01/1919 “Nantes : Bandit contre policiers”

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