Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Jean-Claude GATUINGT
Victime du Devoir le 14 octobre 1980
Département
Seine-St-Denis (93)
Affectation
Préfecture de police Saint-Ouen
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la nuit du lundi au mardi 14 octobre 1980, six policiers du commissariat de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) procédaient au contrôle du « Pélican » : un débit de boissons doté d’une très mauvaise réputation situé au N°34 Avenue du Capitaine Glarner.
Les policiers relevaient les identités des consommateurs présents, et l’un deux se postait à l’entrée pour filtrer le principal accès. L’un des clients prétexta que ses papiers d’identité étaient restés dans son imperméable, accroché à un porte-manteau dans une petite pièce voutée.
L’individu s’y rendait, saisissait un revolver 6,35mm dissimulé dans l’une des poches, et ouvrit le feu sur les policiers à dix reprises, sans discernement.
Il blessait mortellement dans le dos le sous-brigadier Jean-Claude Gatuingt, trente-huit ans, et blessait grièvement au ventre le gardien de la paix Alain Dourbecker, trente ans, ainsi que l’officier de paix supervisant l’opération : Jean-François Dalbin, vingt-quatre ans. Atteint à la colonne vertébrale, ce dernier ne remarchera plus jamais.
Les autres policiers présents ripostèrent ; sept coups de feu furent tirés. Neutralisé, le malfaiteur fut atteint à l’épaule et à l’aine. Il s’agissait de Jean-Michel Le Commandoux.
Condamné le 30 juin 1978 à six ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris pour deux vols à main armée, ce dernier bénéficiait dès le 13 mai 1980 d’une permission de sortie. Il n’avait pas réintégré la centrale de Melun depuis.
Le 19 novembre 1982, après trois jours de débats, la cour d’assises de Seine-Saint-Denis condamna Le Commandoux à la réclusion criminelle dite “à perpétuité” ; peine assortie d’une mesure de sûreté de dix-huit ans.
En février 2000, Le Commandoux quittait la centrale de Clairvaux et reste sous contrôle judiciaire durant neuf mois avant de retrouver complètement la liberté.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Né le 14 janvier 1942 à Dax (Landes) ; époux de Jacqueline Roumilly, père de trois enfants ; inhumé à Lesperon.
Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé brigadier de police à titre posthume.
Page réalisée avec l’aimable autorisation de son épouse Jacqueline.
“Nous nous sommes connus en 1963 ; il a d’abord été receveur à la RATP (il faisait payer sur la plate-forme du bus) ; il roulait sur la ligne 80 que je prenais pour aller travailler de la Place Clichy jusqu’au Pont de l’Alma. Puis il est devenu machiniste : il conduisait les bus. Nous nous sommes mariés le 23 avril 1966 à Paris 17ème.
Puis il est entré dans la Police par vocation le 1er octobre 1971. Élève gardien de la paix au Centre d’application des personnels en uniforme de Vincennes, il est finalement affecté à Epinay-sur-Seine, puis Stains à la Brigade des Mineurs, pour finir à Saint-Ouen.
Jean-Claude prenait son service à 23h30, comme chaque soir quand il était de service. Il partait de la maison pour 23h15, de chez nous au Commissariat de St Ouen, il en avait pour 5mn en voiture.
Il était très strict sur ses horaires. Etant “Bécétiste” depuis avril 1979, il fonctionnait en qualité de brigadier depuis pratiquement une année. Il devait être nommé dans le grade au 1er janvier 1981 dans le 18ème arrondissement de Paris.”
Sources et références
BODMR n° 07 du 03/04/1981 ; Entretien avec Jacqueline Gatuingt — [1] JORF du 16/10/1980 N° 242 p. 2402 — Le Monde du 19/11/1982, article de Michel Bole-Richard — Journal télévisé du 14/10/1980 – une du journal
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