Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Jean BOCQ
Victime du Devoir le 26 mars 1944
Département
Isère (38)
Affectation
Sécurité Publique — Grenoble
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Guerre — Terrorisme
Dans la journée du dimanche 26 mars 1944, des résistants du corps-franc “Combat” avisèrent une automobile dans laquelle se trouvaient plusieurs officiers allemands et décidaient de les suivre. Les deux véhicules prirent la route de Saint-Nizier-du-Moucherotte sur les hauteurs de Grenoble (Isère).
Leur manoeuvre fut repérée par les allemands qui organisèrent un guet-apens. Arrivés dans le village, deux soldats allemands, postés aux fenêtres du deuxième étage de l’hôtel Pollicand, ouvrirent le feu sur le véhicule suiveur.
Au terme de la fusillade, Henri Tarze, vingt-quatre ans et Jean Bocq, vingt-deux ans furent mortellement blessés. Ce dernier était gardien de la paix à Grenoble, entré dans la clandestinité au maquis du Vercors. (voir biographie)
Leurs corps furent emportés par un groupe de résistants du corps franc de Villard-de-Lans et secrètement inhumés à Méaudre.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)
Né le 9 juin 1921 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de Claude Bocq et Marie Chevallier ; époux de Joséphine Fritsch, père de deux enfants.
Mécanicien de métier, Jean Bocq s’engagea à l’été 1939 comme parachutiste à la 602ème Compagnie de l’Infanterie de l’Air (CIA) à Baraki en Algérie ; il opéra derrière les lignes ennemies jusqu’en mars 1940.
Revenus dans les lignes françaises, les parachutistes organisèrent, en mai et en juin 1940, la défense de plusieurs villes le long de la Loire. Le 23 juin 1940, les CIA furent transférées en Afrique du Nord et dissoutes le 27 juillet 1940.
Après avoir été ouvrier en radio, il entrait dans la Police en qualité de gardien de la paix le 11 septembre 1942, d’abord à Lyon (Rhône) puis à Grenoble (Isère).
Au cours de l’hiver, il rejoignait sous le pseudonyme “Jimmy” les francs-tireurs et partisans du corps franc “Combat” relevant de l’Armée Secrète – Organisation de Résistance Armée (ORA), et mené par Paul Gariboldy alias Vallier.
Parallèlement aux nombreuses actions et coups de main qu’il effectua avec les FTP, il entreprit un important travail de noyautage de la police grenobloise. Passant dans la clandestinité, il fit exploser, avec son groupe, plus de deux-cents bombes dans l’agglomération grenobloise entre juillet et septembre 1943.
Bocq et Gariboldy furent arrêtés le 24 octobre 1943 par un capitaine de gendarmerie et incarcérés à la prison Saint Joseph de Grenoble.
Deux jours plus tard, ils furent libérés par un groupe de policiers résistants appartenant au N.A.P. et reprirent le combat. En novembre 1943, il tenta de passer en Espagne pour rejoindre les Forces françaises libres en Afrique du Nord mais ne réussit pas à franchir les Pyrénées. Il revint alors dans la région grenobloise, jusqu’à sa perte.
Mention “Mort pour la France” ; homologué résistant, membre des Forces françaises combattantes, réseau N.A.P., agent P1 du 1er novembre 1942 au 28 octobre 19143, agent P2 de cette date à sa mort, chargé de mission de 3ème classe, lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur.
Médaille militaire ; Croix de Guerre ; médaille de la Résistance avec rosette à titre posthume. Son nom figure sur le monument aux morts de 1939-1945 de Fontaine, surle mémorial au maquis de l’Oisans à Livet-et-Gavet (Isère), et sur le monument commémoratif de la Police Nationale au nouveau cimetière de Loyasse à Lyon, Vème arr. (Métropole de Lyon). Une rue à Grenoble et une à Fontaine portent son nom.
Sources et références
BODMR n° 20 du 01 septembre 1960 — Le Maitron, notice provisoire BOCQ Jean non créditée
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