Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Henri VALLÉ
Victime du Devoir le 13 janvier 1899
Département
Paris (75)
Affectation
Police Municipale (PP) — Paris 17ème
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
A l’aube du vendredi 13 Janvier 1899, le concierge de l’imposant immeuble du N°102 Boulevard des Batignolles à Paris (XVIIe), repérait des rôdeurs dans les dépendances, et suspecta un cambriolage en cours. Il prévenait deux agents de police qui effectuaient leur ronde.
Sur ses indications, les policiers progressèrent dans l’obscurité depuis les combles jusque sur les toits. Alors qu’il s’arcboutait sur un tuyau de cheminée, le gardien de la paix Henri Vallé, vingt-cinq ans, fut mortellement blessé par le tir d’une arme de poing.
Un des locataires du sixième étage croyant surprendre un malfaiteur, venait de faire feu avec un petit revolver de luxe de calibre 5mm. Transporté dans une pharmacie de la rue de Lévis, le jeune policier décédait victime de sa blessure sans jamais avoir repris connaissance.
Une foule de riverains en colère, dans l’ignorance des circonstances des faits, s’était déjà compactée en bas de l’immeuble avec l’intention de s’en prendre physiquement au tireur. Un service d’ordre fut organisé tandis que l’ont fit procéder à la fouille de cinq cents logements pour trouver de potentiels cambrioleurs et rassurer le voisinage, en vain.
Le tireur était laissé en liberté sous contrôle judiciaire, inculpé de coups et blessures volontaires ayant entrainées la mort sans intention de la donner.
Le 8 juillet de la même année, la cour d’assises de la Seine l’acquitta mais considéra le fait matériel du meurtre ; il fut condamné à verser dix mille francs de dommages et intérêts à la veuve de sa victime.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 14 septembre 1873 à Neuilly-l’Évêque (Haute-Marne) de Jean Baptiste Vallé, marchand de poteries et Céline Silvestre ; célibataire ; domicilié 12 Rue Truffaut à Paris.
Léon Marius Henri Vallé avait intégré la Préfecture de police le 10 juin 1896 en qualité de gardien de la paix, à l’issue d’une année de service militaire au 21e régiment d’infanterie.
Au cours de sa courte carrière, il se fit plusieurs fois remarquer par son dévouement et sa courageuse initiative, notamment au mois d’octobre 1898, en risquant bravement sa vie pour maîtriser un cheval emporté.
Inhumé le 18 janvier suivant, au cimetière du Montparnasse, dans le tombeau des Victimes du devoir de la Préfecture de police.
Sources et références
Arch. SMAC PP, série KC, photo restaurée et colorisée
Conseil municipal de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 140
La Loi du 09/07/1899, “Le meurtre de l’agent Vallé”
Le Journal du 14/01/1899, “Un gardien de la paix tué par erreur”
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