Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Guy ANDRÉ

Victime du Devoir le 20 avril 1970

Département

Vendée (85)

Affectation

Sécurité Publique — La Roche-sur-Yon

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Au cours de la soirée du dimanche 19 avril 1970, alors qu’il se trouvait en faction devant la Préfecture de la Roche-sur-Yon (Vendée), le sous-brigadier Guy André quarante-six ans, était victime d’un tireur isolé, mortellement blessé par balle.

Sur la scène de crime, à une distance de quatre-vingts mètres de l’attentat, les enquêteurs retrouvaient effectivement une douille, dans une haie vive d’un jardin public faisant face à la Préfecture.

Les pistes d’un crime politique, de l’acte d’un déséquilibré ou encore l’oeuvre d’une vengeance personnelle furent évoquées. Deux témoins rapportaient la présence suspecte d’un jeune homme dans le parc dès les neuf heures du soir.

L’environnement familial et les états de service de l’agent assassiné furent examinés : le policier émérite, ancien combattant des forces françaises libres, vivait paisiblement avec son épouse et ses quatre enfants à Mouilleron-le-Captif.

Le mardi suivant, de manière incidente, une jeune femme se présentait au commissariat pour signaler que son frère ne donnait plus aucun signe de vie à son domicile, lequel était fermé à clefs et inaccessible. Rendus sur place, les policiers aperçurent depuis une fenêtre un corps inanimé dans la pièce principale.

Bernard Vilay, vingt ans, s’était suicidé au moyen d’une carabine 22 long rifle d’une balle dans le coeur et laissait une lettre expliquant être l’auteur du coup de feu mortel devant la Préfecture.

Connu très défavorablement des services de police, Vilay s’estimait persécuté dès lors qu’un délit était commis en ville. Il en gardait de ses dires une rancune tenace contre la police jusqu’à ce qu’il décide d’assassiner un agent de police, choisi au hasard.

Le rapport balistique établit alors avec certitude le lien entre la carabine et le projectile ayant tué le policier.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 1er octobre 1924 à Saint-Hilaire-de-Talmont (Vendée) de Raymond André et Alice Orceau ; époux de Yvonne Carrier ; père de quatre enfants. Inhumé à Jard-sur-Mer.

Policier émérite, il aura dédié sa vie au service de la société française, avec notamment un parcours militaire exemplaire.

Il n’a que dix-sept ans lorsqu’il rejoint les premières divisions de la France libre en 1942 ; formé à l’école du parachutisme, il participe aux difficiles campagnes de Libye, de Tunisie, de l’Italie.

Il effectue le débarquement de Provence et contribue à la libération de la vallée du Rhône et du bassin alsacien. Blessé au combat, il obtient la Croix de guerre avec palmes et la médaille militaire.

Il fait par ailleurs la connaissance de la compagne de sa vie à l’hôpital militaire, laquelle apportait réconfort aux blessés.

Démobilisé en 1945, il sert dès 1954 aux Compagnies Républicaines de Sécurité N°102 au Mans, à la CRS N°42 à Nantes puis au corps urbain de Saint-Germain-en-Laye, Nantes et enfin La-Roche-sur-Yon en 1966.

Décrit comme quelqu’un de discipliné, de pondéré, doté de grandes qualités morales, il est nommé brigadier de police à titre posthume et décoré de la médaille d’honneur de la Police Nationale.

Sources et références

Crédit photo : Annick Rongeon (DR)
BODMR n° 06 du 02/07/1971
[1] JORF du 10/05/1970
Le Monde, article du 21/04/1970, “Un sous-brigadier de police est tué d’un coup de feu à La Roche sur Yon”
Le Monde, article du 23/04/1970, “Le meurtrier du sous-brigadier André s’est donné la mort le lendemain de son crime”

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