Gustave RECCO

Le 16 août 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées suivant le débarquement en Normandie, une colonne allemande en garnison à Loches (Indre-et-Loire) abandonnait cette ville, ouvrant la voie aux francs-tireurs du maquis du « Capitaine Le Coz ».

Ce dernier y effectuait avec ses hommes une entrée triomphante, mais procédait rapidement à des arrestations arbitraires parmi la population, et à des jugements extra-judiciaires sur la place principale.

Parmi la foule constituée d’habitants, il désignait Gustave Recco, vingt-cinq ans, inspecteur de police aux renseignements de Chateauroux (Indre). Après l’avoir accusé de collaborationnisme, il fit procéder à son exécution sommaire par des maquisards.

L’enquête réalisée après la guerre démontrait que le « Capitaine Le Coz », alias de Gaston Dubosq, quarante ans, était en fait un criminel et escroc abouti ayant agi sous une fausse identité, et lequel avait acheté sa liberté en échange de services pour le contre-espionnage allemand (Abwehr).

L’inspecteur Recco avait été chargé d’enquêter sur ses activités par Robert Vivier, désigné par le Comité de Londres comme préfet d’Indre-et-Loire en novembre 1943.

Dubosq avait effectivement constitué un groupe de maquisards qu’il dévoyait à des activités criminelles soutenues sous couvert de Résistance, n’hésitant pas à passer de l’extorsion au meurtre.

Sa formation fut reconnue officiellement comme une unité combattante, néanmoins entâchée du statut de « maquis noir ».

Le tribunal militaire d’Angers condamna à mort Dubosq le 17 octobre 1945, pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, dix-huit assassinats au motif crapuleux, pillages et port illégal d’uniforme et de décorations. Il était fusillé le 16 mai 1946 à Angers.