Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

Soumettre un complément

Brigadier-Major de police

Frédéric PISSAVY-YVERNAULT

Victime du Devoir le 25 juin 1996

Département

Seine-Maritime (76)

Affectation

Sécurité Civile — base d'hélicoptères du Havre

Partagez

Circonstances

Cause du décès

Accident de voie publique, de trajet, aérien ou naval

Tôt dans la matinée du mardi 25 Juin 1996, un accident mortel de la circulation se produisit sur la route départementale 940 à proximité de la base d’hélicoptères de la Sécurité Civile du Havre (Seine-Maritime).

Les équipes de secours présentes sur les lieux constataient effectivement le décès d’un motard, qui a percuté très violemment le conducteur d’un camion frigorifique venant de face. Ce dernier, éjecté de sa cabine lors du choc, se trouvait dans un état critique.

L’équipage de la sécurité civile DRAGON 76 fut logiquement sollicitée pour effectuer le transport du blessé jusqu’au centre hospitalier Jacques Monod. La victime fut placée dans une civière à bord de l’hélicoptère qui se trouvait toujours dans son hangar : une situation suffisamment rare pour être soulignée. L’équipage était composé de deux policiers détachés à la sécurité civile : Frédérick Pissavy-Yvernault, brigadier-major, trente-neuf ans, pilote très expérimenté et Jean-Claude Conte, trente-huit ans, brigadier et mécanicien de bord.

Ils gagnèrent sans incident la zone d’atterrissage du centre hospitalier et y déposèrent le blessé ainsi que les secouristes. Mais le drame se produisit sur le chemin du retour à la base. Plusieurs témoins observèrent que l’hélicoptère volait anormalement bas et que son moteur produisait un bruit aussi irrégulier qu’anormal.

A 11h09, le rotor de l’engin percuta et sectionna le câble d’une ligne à haute tension traversant le hameau d’Emfrayette, sur la commune de Fontaine-la-Mallet. Il s’écrasa dans un champ et le carburant s’embrasait aussitôt, emportant la vie des deux sauveteurs.

L’hélicoptère SA-365-C1, qui accumulait plus de 400 heures de vol, revenait d’une révision complète aux ateliers de Paris. Les entretiens journaliers ont été respectés ; rien ne semble expliquer à ce jour l’origine de l’accident de l’engin dont le personnel de bord était rompu à la manœuvre. L’enquête confiée à la DICCILEC avec le concours du groupement régional d’enquêtes de Rennes conclura à une défaillance humaine.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Civile

Corps

Encadrement — Application

Spécialité

Sécurité Civile - groupement de moyens aériens

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 1er août 1956 à Casablanca (ex-Protectorat français du Maroc) de Jacques Pissavy-Yvernault et Odile Lebrun (fonctionnaires) ; divorcé, père de deux enfants.

Entré à l’école de l’aviation légère de l’armée de terre de Dax (Landes) en 1978, centre de formation des pilotes militaires d’hélicoptères des armées, Frédéric Pissavy-Yvernault sortait major de sa promotion et obtenait son brevet de pilote ; il réalisait un rêve d’enfant.

De 1979 à 1984, il devient deuxième pilote puis commandant de bord sur Puma SA330 ; il effectue de nombreuses missions en France et à l’étranger jusqu’à obtenir en 1985 un brevet de moniteur à l’école de spécialisation de l’aviation légère de l’armée de terre (ESALAT).

En 1988, fort de 3200 heures de vol à son actif, il intègre un centre de formation de la Police Nationale qui lui permettra d’intégrer la Sécurité Civile l’année suivante. D’abord dans le sud de la France, puis au Havre.

Valérie, sa belle-soeur, évoque l’homme qu’il était : “Il devait fêter ses quarante ans au mois août ; il était père de deux enfants, Pierre et Charlotte qui bien sur étaient ses rayons de soleil. Après un divorce douloureux il avait refait sa vie avec ma sœur, qui avait elle aussi deux enfants Géraldine et Edouard ; les quatre réunis formaient une belle équipe âgée de neuf à treize ans. Leur histoire d’amour n’a durée que cinq ans, fracassée ce terrible jour de juin.”

“Le gouvernement de l’époque a rendu un très bel hommage à l’équipage, avec une cérémonie officielle à la base d’hélicoptères ; le Ministre de l’intérieur, à l’époque Jean-Louis Debré avait également fait le déplacement.

Fred’ était très expérimenté, il était instructeur ; il avait de belles valeurs morales, et avait reçu la médaille pour acte de courage et dévouement lors d’un vol de nuit très risqué en bord de falaise : ils avaient pu sauver deux vies de très jeunes gens.”

“Beaucoup de témoignages de reconnaissance d’anciennes victimes sont arrivés à la base. Je le considérais comme un grand frère ; dix-sept ans après le drame, malgré tout, je suis encore émue de raconter tout cela, il était jeune, il était beau, c’était un “mec bien”.

Sources et références

BODMR n° 01 du 01/02/1997 ;
[1] JORF n°154 du 4 juillet 1996 page 10106, “Citation à l’ordre de la nation”
[2] JORF n°57 du 8 mars 1997 page 3695, “Citation à l’ordre de la nation”
Entretiens avec Valérie Guard et Alexandra Conte, proches des victimes.

Laisser un témoignage

  1. Une pensée pour Frédéric qui venait nous rendre visite à la tour de contrôle du Havre Octeville et qui était un de nos fidèle interlocuteur sur la fréquence. Didier Robert – ICNA en retraite , Le Havre de 1989 à 1996.

  2. Bonjour. Bel hommage rendu à mon pote “Pissou” ; nous partagions la même chambre pendant le stage pilote à DAX. Que d’émouvants souvenirs !!!! Qu’il repose en paix. Benoist LEPLUS Pilote d’Essais Hélicoptères Société Héli Union – Toussus le Noble

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.