Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Officier de paix
Frédéric GRUNWALD
Victime du Devoir le 09 juin 1944
Département
Creuse (23)
Affectation
GMR Berry — Argenton-sur-Creuse
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Guerre — Terrorisme
Tôt dans la matinée du 9 juin 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande, un groupe de résistants du maquis de l’Indre était à l’oeuvre pour détruire un train militaire ennemi, chargé d’essence et de torpilles à Argenton (Creuse) ; le train était stationné sur une voie de garage au « Petit Nice », (sur la ligne Argenton-La-Châtre, ligne fermée en 1952).
Le maquis s’installa aux points stratégiques de la ville, attaqua la gendarmerie et le commissariat pour récupérer des armes où la hiérarchie était de connivence. Puis, dans un simulacre d’attaque, il investit le cantonnement de policiers du Groupe Mobile de Réserve – Berry, situé impasse Bruant. Beaucoup de coups de feu furent tirés mais ne firent aucun blessé.
Le GMR fit aussitôt défection sous l’impulsion de l’Officier de paix Frédéric Grunwald, trente ans. Ce dernier avait préalablement assisté à la réunion préparatoire de l’attaque deux jours plus tôt ; il s’était par ailleurs mis à la disposition du maquis dès son affectation au GMR en 1943 et avait testé ses subordonnés pour connaitre leur position en cas de débarquement allié.
Vers 10h, un peu moins d’une centaine d’hommes armés et divisés en trois groupes engagea le combat. L’Officier Grunwald et le gardien de la paix Roland Meignien, dix-huit ans, furent mortellement blessés, parmi dix autres tués à l’ennemi. Le combat dura une demi-heure, et vingt-trois soldats allemands du convoi se constituaient prisonniers.
Cette attaque entraina une cruelle opération de représailles de la division “Das Reich” contre la population d’Argenton ; soixante-sept personnes (hommes, femmes, enfants) furent assassinés sommairement.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Commandement — Officiers de police
Type d'unité
Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
Né le 4 octobre 1913 à Héming (Moselle) de Auguste Grunwald et Justine Piot ; époux de Élisabeth Conrad, père de deux enfants ; domiciliés Rue Jean-Jacques-Rousseau à Argenton (Creuse).
Frédéric Grunwald fut étudiant à l’École Normale d’instituteurs de Montigny-les Metz, où il obtint le Brevet de préparation militaire supérieure au titre de l’infanterie (promotion 1931-1934). Il entra dans la réserve avec le grade de Lieutenant d’abord au 80e régiment d’infanterie puis au 402e régiment d’artillerie de Défense Contre les Aéronefs (D.C.A.) en 1939.
Le 16 juillet 1941, il est nommé Officier de paix hors classes au service de la sécurité publique. Il quittait la Lorraine avec sa famille pour Nîmes, Limoges puis Argenton-sur-Creuse, où il entra en relation avec l’Armée Secrète de Limoges.
Nommé Officier de paix principal en 1943, il est affecté au GMR – “Berry” et entra en relation avec le maquis de l’Indre. Révoqué de ses fonctions le 12 août 1944, il est réintégré à titre posthume dans les cadres de la Sûreté Nationale un an plus tard par le comité de l’épuration administrative.
Citation à l’ordre de la division : “Officier de paix d’un groupe mobile de réserve ; a toujours fait preuve de sentiments patriotiques élevés. Affecté à Argenton en 1943, s’est immédiatement mis en relation avec les chefs des groupes de Résistance. Le 9 juin 1944, a rallié son GMR à la Résistance et a trouvé une mort glorieuse en dirigeant une attaque contre un convoi allemand en gare d’Aubusson.”
Mention “Mort pour la France ; Croix de guerre avec étoile d’argent ; médaille de la Libération (1974).
Sources et références
Polices Mobiles, notice biographique non-créditée de Frédéric Charles Grunwald – http://polices.mobiles.free.fr/biographies/bio_Grunwald.html — Le Maitron, notice de Michel Gorand – https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article187558
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