Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
François GARNIER
Victime du Devoir le 27 février 1912
Département
Paris (75)
Affectation
Police Municipale (PP) — Paris - Compagnie de circulation
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interception de véhicule
Au cours de la soirée du mardi 27 Février 1912, une automobile de maître de couleur grise N°872-X-8, montée par deux individus, roulant à très vive allure depuis la Rue d’Amsterdam, venait heurter violemment un autobus de la ligne Grenelle/Javel-Gare Saint-Lazare sur la Place du Havre à Paris (IXe).
Occupé à réguler le trafic considérable faisant face à la gare, un gardien de la paix du service des voitures constatait que le conducteur n’avait nullement l’intention de rester sur place.
Le policier se mit en opposition en vain, et reçut pléthore d’injures alors que le véhicule reprit de la distance ; il fut cependant de nouveau immobilisé dans la circulation, face au n° 21 rue du Havre, gêné par la manoeuvre d’un fiacre venant de face.
Le moteur venant de caler, le chauffeur sauta de la marche et vint précipitamment actionner la manivelle pour le redémarrer. L’agent en profita pour gravir le marchepied et bloquer le volant.
Le passager exhibait une arme de poing et tira à trois reprises sur l’infortuné gardien de la paix François Garnier, trente-deux ans.
Les malfaiteurs prenaient la fuite par le Boulevard Haussmann sous les yeux pétrifiés des parisiens. Transporté d’abord dans une pharmacie puis à l’hôpital Beaujon, le policier succomba. Il était marié, père d’un enfant de trois ans, et était le soutien de ses parents très âgés.
La Sûreté établit que l’automobile a été volée à Saint-Mandé le matin même et fait le rapprochement avec la bande de voleurs d’autos défrayant la chronique depuis quelques mois : la bande à Bonnot. Traquée, la dangereuse association de malfaiteurs fera une nouvelle victime dans les rangs des forces de l’ordre, tuant le sous-chef de la Sûreté venu interpeller Bonnot. Elle est définitivement mise hors d’état de nuire en avril, au terme d’un terrible face à face à Choisy-le-Roi.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 24 septembre 1881 à Dampierre-sur-Salon (Haute-Saône) de Pierre Garnier et Marie Champion ; époux de Louise Charron, père d’un enfant ; inhumé dans une concession perpétuelle, au cimetière de Chambon (Loir-et-Cher).
Incorporé le 14 novembre 1909 à là 7e section de commis et ouvriers militaires d’administration, François Garnier fut renvoyé dans ses foyers le 13 septembre 1903.
Entré le 9 décembre 1905 à la Préfecture de police, comme gardien de la paix stagiaire, il fut, en cette qualité, attaché au 6e arrondissement, où il devint titulaire de son grade le 1er juin 1907. Il passa sur sa demande à la brigade des voitures le 1er avril 1910.
A ses obsèques officielles, M. Lépine, préfet de police, déclara que l’agent Garnier s’était souvent signalé à l’attention bienveillante de ses chefs par des actes de courage et de dévouement. Il avait, notamment, arrêté un cheval emporté, en 1907, et prêté son concours le plus actif par l’extinction d’un commencement d’incendie en 1911. “Il était un serviteur modèle, un agent irréprochable.” Il était également le soutien de ses parents très âgés.
Sources et références
Conseil municipal de Paris, rapports et documents, année 1913, page 158. — Le Matin du 28/02/1912, “Les voyageurs de la voiture tuent l’agent à coups de revolver”
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