Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

François BERNARD

Victime du Devoir le 12 octobre 1919

Département

Paris (75)

Affectation

Police Municipale (PP) — Paris 12e

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Dans la nuit du samedi au dimanche 12 octobre 1919, deux hommes transportant deux colis volumineux enveloppés dans de la toile étaient remarqués par un gardien de la paix en faction près du commissariat de la Rue de Bercy à Paris (XIIe).

Le policier avisait les suspects alors qu’ils sortaient de la gare de Bercy-Reuilly où étaient stationnés des wagons en attente de déchargement de leurs marchandises. Ces derniers lâchèrent brusquement leur butin et l’un d’eux tira à trois reprises sur l’agent avec une arme de poing.

Le gardien de la paix François Bernard, trente ans, fut mortellement blessé. Avant de succomber à l’Hôpital Saint-Antoine, il put fournir un signalement très précis de ses agresseurs à ses collègues qui étaient accourus au bruit des détonations.

Rapidement, le commissariat central déployait plusieurs brigades cyclistes pour retrouver les malfaiteurs, en vain. A l’intérieur de la toile, on découvrait des pneus d’automobile volés à l’intérieur d’un wagon.

La brigade spéciale criminelle activa son réseau d’indicateurs. Sur la base de confidences d’une prostituée, dès le 22 novembre, la police judiciaire procéda à l’arrestation de deux malfaiteurs défavorablement connus des services de police : Victor Simon dit le zouave, vingt-six ans et Louis Pelet dit le rouquin, vingt-sept ans.

Fiers de leur méfait, le duo se serait montré trop prolixe avec les jeunes femmes travaillant aux abords de la gare. Simon, qui s’était teint les cheveux pour ne pas être reconnu, était par ailleurs confondu dans un autre vol qualifié de tissus pour un préjudice de soixante-quinze milles francs.

Un troisième complice, déserteur en temps de guerre, fut inculpé pour les recels : André None, vingt-deux ans.

Le 12 août 1920, la cour d’assises de la Seine condamne les deux premiers aux travaux forcés à perpétuité. None fut condamné à sept ans de travaux forcés avec une interdiction de séjour de dix ans.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 29 avril 1889 à Arthel (Nièvre). Célibataire, sans enfant, domicilié 6 rue Marie-Benoist.

Entré dans l’administration le 10 mars 1913, après une période de service militaire de trois ans au 29 régiment d’infanterie. Libéré avec le grade caporal.

François Bernard fut mobilisé en 1915 au 5ème régiment d’infanterie, et participa aux difficiles combats de Verdun. Grièvement blessé par éclat d’obus au fort de Douaumont le 13 avril 1916.

Titulaire de la croix de guerre, démobilisé le 8 août 1919 avec le grade sergent, et affecté comme gardien de la paix du 12ème arrondissement de Paris.

Inhumé dans une concession familiale au cimetière d’Arthel (Nièvre)

Sources et références

Crédit Photo : Arch. PP SMAC, série KC ; restaurée via myheritage.fr — Registre des matricules militaires archives de la Nièvre, classe 1909, matricule 1188 — Le Matin du 13/08/1920 “En cour d’assises : le meurtre de l’agent Bernard” — Le Temps du 23/11/1919 “On arrête les meurtriers de l’agent Bernard” — Le Petit Parisien du 13/10/1919 “Un gardien tué par deux voleurs de pneus” — Le Matin du 13/10/1919 “Des apaches voleurs de pneus tuent un agent rue de Bercy”

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