Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Brigadier-chef de police honoraire
Francis VIOLLEAU
Victime du Devoir le 17 mars 2000
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris - Compagnies de Circulation
Circonstances
Cause du décès
Maladie ou blessure contractées à l'occasion du service
Contexte
Guerre — Terrorisme
Dans l’après-midi du mardi 4 Août 1981, quartier du Montparnasse à Paris, deux gardiens de la paix des compagnies de circulation avisèrent un individu monté sur une moto de petite cylindrée dépourvue de plaque numérologique, suite à une infraction au code de la route.
Dépourvu de casque, le pilote n’obtempérait pas et empruntait le Boulevard Raspail à contre-sens. Alors que l’un des policiers chutait, la poursuite emmenait son équipier, seul, Rue de la Chaise (7e), où le fuyard finit par s’immobiliser dans un parking.
A l’approche de l’agent, le suspect qui s’avéra être une jeune femme aux cheveux courts, feignit de vouloir lui présenter des documents. Elle ouvrit son blouson, exhibait de façon soudaine une arme de poing, et tirait sans aucune hésitation avant de prendre la fuite à nouveau.
Un projectile avait atteint la gorge du policier, et lui avait brisé la 7e vertèbre cervicale. Francis Violleau, trente-quatre ans, fut admis à l’hôpital Saint-Michel dans un état grave. Il survécut, mais restait tétraplégique.
L’enquête menée conjointement avec la police criminelle de la République Fédérale Allemande (Bundes Kriminal Amt) aboutissait à l’identification d’un membre de l’organe terroriste Fraction Armée Rouge (Rote Armee Fraktion – RAF) : Inge Viett, trente-sept ans.
Cette redoutable terroriste anarchiste allemande, fondatrice du “Mouvement du 2 Juin”, était recherchée en Europe suite à des attentats et plusieurs braquages sanglants commis pour le compte de la nébuleuse terroriste. Évadée de prison, elle vivait clandestinement à Paris depuis 1979.
Condamnée à la réclusion criminelle dite à perpétuité, par contumace, elle s’était réfugiée en Allemagne de l’Est, avec la complicité logistique du ministère de la sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit – Sta.si).
Viett fut arrêtée le 13 juin 1990 à la faveur de la chute du mur de Berlin et condamnée à 13 ans de prison. Elle fut libérée en 1997, à la moitié de sa peine.
Le 17 mars 2000, les souffrances de Francis Violleau cessèrent ; il succombait à l’âge de cinquante-quatre ans.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière
Spécialité
Unité Motocycliste
Né le 11 février 1946 à Saintes (Charente-Maritime) ; marié, père de trois enfants ; Inhumé au cimetière de Mérignac (Gironde).
Devenu tétraplégique après avoir été grièvement blessé par balle par une terroriste, Francis Violleau passe deux années dans un centre de réadaptation avant de rentrer chez lui, contre avis médical. La vie de famille fut bouleversée.
Il vivait dans un centre médical spécialisé à Blois depuis 1985 où il succomba pleinement conscient et lucide sur sa situation.
Promu brigadier-chef de police à titre honoraire ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des acte de courage et de dévouement.
Le 15 avril 2010, M. Gaudin, préfet de police de Paris, inaugure la salle Francis Violleau dans les locaux des compagnies de circulation de la direction, sis 71 rue Albert dans le 13ème arrondissement de Paris.
Sources et références
BODMR n° 07 du 27/04/1982
Un nom sur une porte : mémorial pour un flic, G. Moréas (blog) — Inge Viett, 53 ans, ancien membre de la Fraction Armée Rouge — Le Monde 14/08/1981 “Plusieurs terroristes ouest-allemands se trouveraient en France Les policiers ont identifié Inge Viett” — Le Monde 15/06/1990 “RDA:arrestation d’une seconde terroriste ouest-allemande recherchée en RFA et en France” — Le Monde 28/03/1991 “Selon le procureur fédéral La Stasi a bien aidé la Fraction armée rouge à commettre des attentats”
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