Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Brigadier de police
Félix OUDART
Victime du Devoir le 14 mars 1857
Département
Marne (51)
Affectation
Police Municipale — Épernay
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Forcené retranché, périple meurtrier
Le jeudi 12 mars 1857, M. Bazire, président du tribunal de grande instance d’Épernay (Marne) empruntait la Place Louis-Philippe pour rejoindre le Palais de Justice. A l’angle de la Rue du Commerce, il passait devant le magasin de la famille Bouquet, laquelle tenait une activité de chaudronnerie en rez-de-chaussée.
Dotée d’une très mauvaise réputation, tous les membres de cette famille avaient accumulé des condamnations pénales pour vols qualifiés et tenaient une rancune tenace contre les hommes de loi ; le cadet purgeant depuis le mois d’août une peine de trois ans d’emprisonnement.
Ayant prémédité l’occasion, Rosalie Bouquet sortit du magasin ; elle exhibait une arme de poing qu’elle dissimulait sous un tablier et fit feu à deux reprises sur le magistrat sans parvenir à l’atteindre, avant de prendre la fuite en réintégrant le magasin.
A son tour, son mari, Alphonse Bouquet, cinquante-sept ans, tirait et blessait la victime au niveau du crâne.
Un attroupement de riverains indignés se forma rapidement sur la place, et invectivé par le couple Bouquet, rejoint par leur fils Louis. Ils se retranchèrent dans leur établissement.
M. Séguier, substitut du procureur impérial, se rendit sur place et ordonna avec le concours de gendarmes, que ces derniers se livrèrent sans violence.
Alors qu’ils tentaient d’investir les lieux, plusieurs coups de feu retentissaient. Un maréchal des logis fut grièvement blessé.
Alors qu’il venait saisir le fils Bouquet, le brigadier de police Félix Oudart fut abattu à bout touchant au niveau du ventre. Le malheureux succomba le lendemain. La famille Bouquet fut finalement maitrisée.
Le 16 mai, la cour d’assises de la Marne condamna le couple Bouquet à la peine de mort pour tentative d’assassinat sur le président du tribunal d’Epernay. Cette dernière vit sa peine commuée à la réclusion criminelle à perpétuité par le même arrêt.
Le fils fut condamné pour complicité de ces mêmes faits, et pour le meurtre du brigadier de police aux travaux forcés à perpétuité en colonie pénitentiaire de Guyane Française, où il trouva la mort le 25 février 1881 sur l’île du Salut.
Biographie
Direction d'emploi
Police Municipale
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 10 septembre 1823 à Villerupt (Meurthe-et-Moselle) de Antoine (instituteur) et Christine Gérard.
Sources et références
Arch. Dép. de Meurthe-et-Moselle, 1923 N, acte 26
Arch. des condamnés aux bagnes coloniaux, registre matricules : H2132, Bouquet Louis Aimé, Guyane Française
Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 3 juillet 1857, p.2/4
Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 22 mai 1857, p.2/4
Laisser un témoignage
Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.