Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Inspecteur spécial
Eugène DUMAINE
Victime du Devoir le 22 avril 1944
Département
Paris (75)
Affectation
Renseignements Généraux (PP) — Paris
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 28 février 1943, dans le contexte de l’Occupation allemande et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, l’inspecteur spécial Eugène Dumaine, quarante-et-un ans, était mis en état d’arrestation par ses propres collègues de la brigade spéciale des renseignements généraux de la Préfecture de police à Paris (BS RG-PP).
Chargée de réprimer les menées dites antinationales, communistes ou terroristes sous le régime collaborationniste de Vichy, cette brigade de sinistre réputation était malheureusement prolifique contre les patriotes français.
A la suite d’une filature et d’arrestations déterminantes, la BS révélait l’existence de résistants infiltrés dans ses propres rangs, et à l’origine de la fuite d’informations, de procès verbaux, profitant aux différents réseaux de Résistance.
De sensibilité gaulliste, l’inspecteur Dumaine profitait effectivement de son poste aux archives des BS pour agir, avec l’aide d’un autre inspecteur du service. Cependant dénoncé et de plus identifié par la nature des documents ayant fuités, il ne put nier l’évidence.
Détenu pendant plusieurs mois, il fut déporté en Allemagne le 5 octobre suivant à destination de la prison de Neue Bremm à Sarrebrucken, dirigée par la police secrète du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei, Gestapo), où la torture avait libre cours.
Transféré au camp de concentration de Bergen-Belsen, sous le numéro de matricule 287, puis de Buchenwald ; il mourut 22 avril 1944 dans des conditions atroces.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Inspecteurs — Enquêteurs
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Titres et homologations
FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
MED - Mort en Déportation
Né le 9 août 1901 à Saint-Germain-la-Campagne (Eure) de Jules Dumaine et Marie Morand ; époux de Geneviève Jacquiau ; domicilié N°117 Rue Didot (XIVe).
Eugène Louis Élie Dumaine était entré à la Préfecture de police en avril 1931, en qualité de gardien de la paix affecté au commissariat de Plaisance (XIVe).
Dès 1940, il participe à des actions relevant de la Résistance, contribuant notament à la destruction d’une usine de produits chimiques et de gaz oeuvrant pour les Allemands à Sevran (ex Seine).
Lors de son interrogatoire, Dumaine se dit anti-communiste, mais se revendiquait gaulliste, désignant le général comme « le chef du mouvement qui doit sauver la France ».
Homologué sous-lieutenant des forces françaises combattantes (FFC), “Ceux de la Libération” (CDLL) ; médaillé de la Résistance (1947) ; statut “déporté, interné de la Résistance” (DIR) ; mention “Mort en déportation” (MED) ; réintégré à la Préfecture de police et promu brigadier-chef d’inspecteurs à titre posthume.
Sources et références
Archives Arolsen, certificat de décès N°II/114 du 01/02/1954 — Site Mémoire des Hommes (FFC, DIR, MED)
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