Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Éric LALES

Victime du Devoir le 08 décembre 2011

Département

Bouches-du-Rhône (13)

Affectation

Sécurité Publique — Aix-en-Provence

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interception de véhicule

Au cours de la nuit du dimanche au lundi 28 Novembre 2011, une association de malfaiteurs, impliquée dans plusieurs cambriolages dans la région marseillaise, attaquait une grande enseigne de la zone commerciale des Estroublans à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), en procédant au découpage du rideau mettalique à l’aide d’une disqueuse.

Après leur méfait, ils prenaient la fuite à bord d’une BMW et d’une Audi RS4 volées ; cette dernière fut finalement repérée et traquée par deux véhicules de police banalisés de la brigade anti-criminalité (BAC), dont toutes les unités avaient été alertées.

Alors qu’ils précédaient un véhicule de la BAC, l’un des malfaiteurs tirait en direction des policiers avec une arme d’épaule automatique type “Kalachnikov”.

En position de chef de bord, Eric Lales, trente-sept ans, était mortellement blessé par trois projectiles de calibre 7,62mm. Transporté au Centre Hospitalier Nord de Marseille, il succombait le 8 décembre suivant.

La BMW fut découverte calcinée, tandis que la RS4 était abandonnée avec le corps de Patrick Lombard, vingt-neuf ans, victime collatérale du tir de son complice sur le véhicule de police.

Cet individu avait commis son premier délit à l’âge de 15 ans et accumulait depuis sa majorité une quarantaine de condamnations. Il venait de sortir de prison où il purgeait une peine pour « vol avec violences et séquestration ».

Le coffre contenait un butin dérisoire : de simples denrées alimentaires. Vingt-huit douilles étaient retrouvées sur la scène de crime, groupées sur deux zones. Leur répartition démontrait qu’un seul et unique tireur se trouvait sur l’aile avant-gauche.

Le 24 décembre, interpellation de Jean-Baptiste Dominici, trente-cinq ans, dans un camp de gitans sédentarisés de Ruisseau Mirabeau à Marseille. Il était recherché dans le cadre d’un mandat d’arrêt délivré par la cour d’assises du Gard pour une condamnation à quinze ans de réclusion criminelle pour le braquage d’une bijouterie à Beaucaire en 2007.

La Police Judiciaire établissait qu’il avait participé à la fusillade de Vitrolles. Son statut de fugitif aurait pu le pousser à échapper à la police à n’importe quel prix.

En avril 2012, trois nouveaux suspects furent interpellés dans un camp de gitans situé entre Gignac-la-Nerthe et Ensuès-la-Redonne.

Il s’agissait de Bruno Bonati, trente-sept ans, Auguste Debard, vingt-huit ans, et Jean-Joseph Bengler vingt-deux ans. Un cinquième individu, Lionel Le Gratiet, est inculpé pour “soustractions de criminels” au terme de leur minable forfait.

Le 17 Mars 2017, la cour d’assises des Bouches du Rhône condamnait Dominici et Bengler à la réclusion criminelle dite “à perpétuité” sans toutefois l’associer à une peine de sûreté. Debard et Bonati écopèrent respectivement de 7 et 12 ans de réclusion criminelle pour “association de malfaiteurs” et “vols en bande organisée”. Gratiet est relaxé du délit de “soustraction de malfaiteurs”.

Le 29 Mai 2019, la cour d’assises du Var condamnait en appel Dominici à la réclusion criminelle dite à perpétuité avec 22 ans de période de sûreté ; Bengler écopa de 15 ans. Ils furent déclarés tous deux coupables de trois cambriolages de supermarchés opérés dans la nuit tragique du 27 au 28 novembre 2011.

La cour considéra que Dominici tenait la Kalachnikov. Bengler fut déclaré coupable de vols suivis de violences ayant entraîné la mort, et condamné à quinze ans de réclusion.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité d'Appui Opérationnel — Service Spécialisé

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 12 juillet 1974 à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) ; marié, père de deux enfants.

En poste à la brigade anticriminalité d’Aix-en-Provence depuis 2006, Eric Lales venait de quitter la région parisienne et le commissariat de Cergy-Pontoise où il était affecté depuis 1998, pour revenir s’installer en Provence. Il avait débuté sa carrière à Creil en qualité de policier auxiliaire, en 1995.

Décrit comme un policier de vocation très opiniâtre, il a toujours fait preuve d’une grande détermination contre la délinquance. Il repose désormais à Montfort-sur-Argens dans le Var d’où il était originaire.

Sources et références

Journal officiel n°0287 du 11 décembre 2011 page 21050, texte n° 8, “Citation à l’ordre de la nation” — Var-Matin du 29/05/2019, “Assises : peine aggravée pour l’un des casseurs à la kalach” — La Provence du 22/05/2019, “Les deux accusés nient avoir tiré sur la police” — La Provence du 03/03/2017, “Assises: le meurtre du policier aixois enfin jugé ” — La Provence du 17/03/2017, “Cour d’assises d’Aix : Peines maximales requises” — La Provence du 17/03/2017, “Cour d’assises d’Aix : perpétuité pour les deux hommes […]”

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