Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Inspecteur

Eric BLAUWART

Victime du Devoir le 15 janvier 1989

Département

Nord (59)

Affectation

Sécurité Publique — Lille / Villeneuve-d'Ascq

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Circonstances

Cause du décès

Homicide avec arme par destination

Contexte

Interception de véhicule

Au cours de la matinée du dimanche 15 janvier 1989, l’inspecteur de police Eric Blauwart, vingt-cinq ans, prit la route de Villeneuve-D’Ascq (Nord) pour prendre son service en empruntant l’autoroute Lille-Paris ; mais il n’y arriva jamais ; vers sept heures du matin, son véhicule Peugeot 205 fut retrouvé gravement accidenté à hauteur de la commune de Libercourt, en plein milieu du bassin minier.

A l’intérieur, les services d’urgence découvrirent le corps sans vie du jeune policier. Si ce dernier venait d’effectuer plusieurs permanences de nuit et aurait pu être pris de fatigue, aucun élément matériel ne permit cependant d’établir l’origine exacte de l’accident.

L’enquête classée sans suite rebondit le 3 mai suivant : Joao Santos, vingt ans, se présenta au commissariat de Tourcoing avec l’intention de confesser plusieurs délits, et plus particulièrement un crime qu’il a commis au début de l’année.

Très défavorablement connu des services de police, il indiquait de façon très précise qu’il était directement responsable de la mort de l’inspecteur Blauwart. Sorti de prison, devenu sans domicile fixe après d’incessantes disputes intrafamiliales, ce dernier circulait à pied sur l’autoroute et faisait du stop avec l’intention de rejoindre la capitale, lorsque l’inspecteur s’était arrêté sur le bas-côté en pensant qu’il se trouvait en difficulté. Il proposait de le transporter jusqu’en ville, et une discussion s’engageait entre eux deux.

Alors que Santos exprimait ses déboires et son quotidien difficile à son bon samaritain, l’inspecteur Blauwart lui apprenait qu’il connaissait bien cet engrenage d’échecs de par son point de vue de policier. En apprenant son métier, Santos s’emportait vivement, frappait le conducteur et s’emparait du volant de la 205 pour virer à droite. La voiture partit dès lors en dérapage et vint percuter un arbre après avoir fait plusieurs tonneaux.

Éjecté de l’habitacle, Santos s’en sortait indemne, abandonnant le corps de sa victime. Il avouait aux enquêteurs qu’il voulait “mourir en emportant la vie d’un flic” avec lui. Il fut placé en détention provisoire pour homicide volontaire à la maison d’arrêt de Loos-lès-Lille. (suites judiciaires ignorées ; nous contacter)

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Né le 20 avril 1963 à Lens (Nord). Célibataire, sans enfant.

Affecté depuis seulement quelques mois à la circonscription de sécurité publique de Villeneuve-d’Ascq, Eric Blauwart était un policier sportif, rayonnant, très apprécié pour son sens des relations humaines.

Sources et références

“Victimes du devoir” de Stéphane Lemercier, éditions du Prévôt — France-Soir du 12/05/1989 “L’auto-stoppeur a tué le gentil inspecteur”

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  1. J’ai connu Eric à la faculté de droit de lille II. J’en etais même amoureuse. Il etait brillant, toujours joyeux, très expressif. Un sportif hors paire qui detestait perdre et ralait tout le temps sur le terrain de foot et au baby foot. J’allais le voir jouer en douce. On faisait des compétitions de flipper a la résidence universitaire van der meersch où je residais et il gagnait tout le temps. J’attendais avec engouement le moment où il passerait. J’ai quitté la fac après 2 ans pour rejoindre en 86 la police nationale en tant que Gardien de la paix. J’ai appris par le journal ce qu’il lui etait arrivé un matin très tôt au travail. Je me suis effondrée. Je ne savais pas qu’il était entré dans la police. Pourquoi lui ?…. il avait tout pour lui. J’ai beaucoup priè pour lui et ses parents. Encore maintenant je pleure. Je t’aimais beaucoup Eric. Repose en paix.

  2. J’ai bien connu Eric.
    Nous nous sommes rencontrés à l’école primaire Ste-Thérèse de Lens.
    Nous habitions dans le même secteur. Nous avons fréquenté les mêmes établissements pendant plusieurs années. Il était mon camarade d’école.
    Quand j’ai appris qu’il avait entrepris des études de droit, puis qu’il était devenu inspecteur de police, je n’ai pas été surpris : c’était une carrière qui me semblait parfaitement correspondre à sa personnalité.
    Eric était un homme sérieux, droit, fiable et épris de justice. Depuis toujours.
    Quand j’ai appris sa mort, j’ai été profondément affecté.
    RIP Eric.

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