Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Inspecteur spécial

Émile GAGET

Victime du Devoir le 14 février 1942

Département

Hauts-de-Seine (92)

Affectation

Direction de Police Judiciaire — Paris

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 17 juillet 1941, dans le contexte de l’Occupation allemande et au terme d’une enquête établie sur la base d’une dénonciation, la police de sûreté d’État et services de sécurité du parti nazi (Sicherheitspolizei undicherheitsdienst, Si.po – SD) arrêta une douzaine de membres d’un mouvement de résistance gaulliste.

Parmi eux, Albert Dhalenne, quarante-cinq ans, inspecteur principal, et Émile Gaget, quarante-et-un ans, inspecteur spécial en fonction au commissariat de Clichy-la-Garenne (ex Seine).

Ce groupe dirigé par Pierre Fillol, avait organisé une filière de passage maritime en zone libre de prisonniers de guerre et de réfractaires recherchés, en leur fournissant de faux documents. Ces derniers étaient exfiltrés vers l’Angleterre, l’Espagne ou l’Afrique du Nord depuis La Rochelle, afin de rejoindre les forces françaises libres.

Incarcéré au quartier allemand de la prison de Fresnes, Dhalenne fut inculpé de « menées gaullistes » ; il comparut du 21 au 25 octobre 1941 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe).

Onze personnes étaient inculpées, cinq furent condamnés à mort dont Albert Dhalenne pour « activités favorables à l’ennemi », motivant sa décision en le décrivant comme « donnant l’impression énergique, forte de caractère et fanatique ». Dhalenne et Fillol furent passés par les armes au Mont-Valérien le 13 janvier 1942.

Gaget fut inculpé pour « aide à des clandestins, activités favorables à l’ennemi » et condamné à vingt ans de prison.

Mais le 21 janvier suivant, des résistants tirèrent sur un soldat allemand, le blessant grièvement, à Elbeuf (Seine-Maritime). En représailles, Émile Gaget fut passé par les armes le 14 février au Mont-Valérien.

Biographie

Direction d'emploi

Police Judiciaire

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

Né le 18 mai 1893 à Nérondes (Cher) de François Gaget et Anna Puzenat ; époux de Yvonne Dabel, père de deux enfants ; domiciliés N°10 Rue Trébois à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Entré dans l’administration en 1920, en qualité d’inspecteur de police, Émile Gaget était promu brigadier-chef en 1937.

Le 14 juin 1940, il fut révoqué pour “abandon de poste”. Ce dernier organisait personnelement le convoyage des évadés vers La Rochelle, par le biais du groupe de Résistance. Il fut réintégré après sa mort à la Préfecture de police.

Mention “Mort pour la France” ; homologué au titre de la Résistance Intérieure Française ; homologué au titre des Déportés, Internés de la Résistance ; Croix de guerre ; médaille de la Résistance.

Sources et références

Journal officiel de la République française, 17 juin 1945 (médaille résistance) — Le Maitron, Notice de Daniel Grason — Arch. Dép. 92, Suresnes, année 1942, acte de décès N°594 — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 238286 (DIR, RIF)

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