Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-brigadier — gardien
Émile FABAS
Victime du Devoir le 30 avril 1945
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 10ème
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 10 octobre 1941, dans le contexte de l’Occupation allemande, la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) se présentait au commissariat du 10e arrondissement de Paris, et mit en état d’arrestation le gardien de la paix Émile Fabas, quarante-et-un ans.
Dénoncé par l’un de ses collègues de travail pour avoir tenus des propos anti-allemands, il était en outre suspecté d’organiser le recrutement d’agents de son service dans un mouvement de la résistance et de recueillir des renseignements.
Lors de la perquisition menée à son domicile, une photo du Général de Gaulle était découverte. Conduit au siège de la police d’occupation à l’Hôtel Edouard VII pour “interrogatoires”, il fut interné à Fresnes, et déporté le 10 décembre à destination de Hagen en Allemagne. Puis, il fut interné en préventive sous protocole Nacht und Nebel (nuit et brouillard), le nom de code des « directives sur la poursuite pour infractions contre le Reich ou contre les forces d’occupation dans les territoires occupés ».
Il fut transféré au camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen, et affecté au kommando de travail extérieur de Spers.
Le 30 avril 1945, la zone du camp fut la cible d’un important bombardement par l’aviation soviétique dans lequel Émile Fabas trouva probablement la mort.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
MED - Mort en Déportation
Né le 4 septembre 1900 à Blajan (Haute-Garonne) de Eugène Fabas et de Marie Jeanne Lafosse ; marié à Toulouse le 13 août 1925 avec Henriette Pézou ; père de deux enfants.
Serrurier-ajusteur ; engagé pour la période de service militaires au 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique (Libourne) puis au 2e Régiment de Hussards ; réengagé avec le grade de brigadier aux Régiments de Dragons ; campagnes d’Afrique (Maroc) et de Rhénanie. Libéré avec le grade de maréchal des logis le 15 mai 1925.
Entré à la Préfecture de police le 1er novembre 1925 en qualité de gardien de la paix à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ; reclassé brigadier de police rétroactivement à compter du 10 octobre 1941, date de son arrestation par les services allemands.
Émile Fabas faisait partie des policiers qui avaient été approchés par la France Combattante, qui deviendra par la suite le Front National de la Police.
Homologué sergent des Forces Françaises de l’Intérieur à titre posthume, il est titulaire de la Médaille de la Résistance décernée par l’Ordre de la Libération et de la Croix de guerre ; homologué au titre de la Résistance Intérieure Française, et des Déportés et Internés de la Résistance ; mention “Mort en Déportation” ; mention “Mort pour la France”.
Sources et références
Crédit photo : Mathieu Ghanem (DR) ; sublimée et colorisée via “My Heritage”
Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 448 211 (MED)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 213608 (DIR, RIF)
Décret du 24/05/1957 paru au JORF du 29/05/1957 (RIF)
Au cœur de la Préfecture de Police : de la Résistance à la Libération part.2, coord. Luc Rudolph, Marie de Paris 2011.
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