Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier

Edmond ROUILLIÉ

Victime du Devoir le 24 août 1944

Département

Calvados (14)

Affectation

Sécurité Publique — Honfleur

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Dans la nuit du 23 août 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande et de l’avancée des forces alliées, un groupe de résistants chargé de couper les liaisons entre les unités ennemies était capturé dans un blockhaus de l’ancienne gare ferroviaire à Honfleur (Calvados).

Encore porteurs de leurs brassards des forces françaises de l’intérieur (FFI), ils venaient d’effectuer de nombreuses actions, notamment la destruction d’un nid de mitrailleuse.

Emmenés jusqu’au lieu-dit Le Calvaire, à Gonneville, ils étaient atrocement torturés puis fusillés sommairement sur le chemin du Grand-Buquet et leurs corps dissimulés dans des meules de foin.

Il s’agissait de trois policiers en fonction au commissariat de Honfleur : Léon Labalette, trente-trois ans, secrétaire de police assurant les fonctions de commissaire, et ses collègues Edmond Rouillié, quarante-sept ans, brigadier et Armand Hiaux, vingt-cinq ans, gardien de la paix.

La ville d’Honfleur était libérée le lendemain par la brigade belge du Colonel Piron.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

Né le 25 janvier 1897 à Trouville-sur-Mer (Calvados) d’Edmond Rouillié, agent de police municipale à Honfleur et Berthe Guerre, gouvernante ; époux de Jeanne Lécolier ; père de trois enfants ; domicilié Rue Albert-1er à Honfleur.

Plombier de formation, Edmond Rouillié fut incorporé à l’âge de 18 ans au 24ème régiment d’infanterie en 1916, devançant l’appel de sa classe. Il participa à la campagne contre l’Allemagne pendant toute la durée de la guerre et fut promu caporal le 16 janvier 1918.

Cité comme “bon gradé résolu et courageux”, il fut grièvement blessé à deux reprises au cours d’assauts sur le front de la Marne : le 1er avril 1918, à la cuisse gauche par les éclats d’une grenade au bois du Chevron ; le 4 septembre 1918, par balle à l’aine gauche à Buey-le-Bourg. Il fut maintenu aux services armées avec une invalidité à 10%.

Déterminé à servir, Edmond Rouillié suivait les traces de son père et entrait dans la police municipale d’Honfleur, après avoir travaillé comme docker. A la déclaration de la guerre en 1939, ce meneur d’hommes avait le grade de brigadier, sous les ordres du commissaire de police Bailleul.

Lié d’amitié avec son supérieur, il participait dés le mois de juin 1940 à des actes de résistance. La mère supérieure dirigeant l’hospice d’Honfleur, d’origine britannique, et chez qui sa mère travaillait comme gouvernante, celle-ci l’aidait à y cacher huit soldats britanniques pendant plusieurs jours.

Les soldats furent finalement conduits et cachés par Edmond Rouillié chez Marie-Thérèse Turgis (1893-1975), plusieurs mois avant de pouvoir regagner leur pays sains et saufs.

Membre actif de l’organisation civilo-militaire (OCM) de Honfleur dirigée par Paul Bodenan (1896-1987), il contribua à chercher des fermes pour accueillir des réfractaires au Service du travail obligatoire ; à la liaison avec les maquis proches ; à la diffusion de journaux clandestins ; à la réception d’armes parachutées.

Croix de guerre avec étoile d’argent (1918) ; homologué soldat de 2ème classe des forces française de l’intérieur (FFI) ; mention “Mort pour la France” ; mention “Déporté, interné de la Résistance” ; décoré de la médaille de la Résistance par l’ordre de la Libération (1960)

Sources et références

BODMR n° 20 du 01 septembre 1960 — Arch. Dép. Calvados, com. Gonneville, acte de décès 1944-6 — Arch. Dép. Calvados, registre matricule 1917-820, recrut. Lisieux — JORF du 19/06/1946, p. 5448 – homologuation FFI — Association Honfleur 39-45, document non crédité sur Rouillié Edmond. — Ouest-France du 13/08/2014, Les Bodenan, une histoire oubliée

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