Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix stagiaire

Daniel CHANTRENS

Victime du Devoir le 07 juin 1971

Département

Eure (27)

Affectation

Sécurité Publique — Évreux

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la matinée du lundi 7 Juin 1971, un détenu de la maison d’arrêt d’Évreux (Eure) était escorté jusqu’au centre hospitalier de la ville afin de recevoir des soins pour un abcès dentaire. Jean-Claude Boudin, vingt huit ans, venait d’être condamné à deux ans de prison pour proxénétisme et détention d’armes. Également confondu dans une attaque à main armée au Neubourg, il n’avait jusque là rien avoué.

Vers 9 heures, son escorte composée de deux policiers arrivait dans le hall de l’hôpital. Le gardien de la paix Claude Lescombe, trente-cinq ans, se rendit dans un bureau voisin pour y déposer un bon administratif. De son côté, le gardien de la paix stagiaire Daniel Chantrens, vingt-cinq ans, tenait menotté le détenu.

Dans le hall, un complice de Boudin attend depuis plus d’une heure ; armé de deux revolvers, il vint de façon soudaine assommer le jeune policier. Puis il brisa les menottes du prisonnier à l’aide d’une pince-coupante.

A ce moment, le gardien de la paix Claude Lescombe, trente-cinq ans, revenait dans la pièce. Une fusillade éclata dans les couloirs de l’hôpital. C’est au cours de cette scène, qui s’était déroulée sons les yeux de deux témoins – une femme et sa fillette – que le gardien de la paix stagiaire Daniel Chantrens, vingt-cinq ans, fut mortellement blessé par trois projectiles. Les malfaiteurs prenaient la fuite à bord d’un véhicule resté en attente à l’extérieur.

Le 10 juin, l’évadé fut repris à Lisieux. Jean-Marie Boudin, vingt-cinq ans, frère de ce dernier, fut inculpé d’une part de complicité d’évasion et, d’autre part, du meurtre du jeune policier. Albert Grandsire, conducteur de l’automobile à bord de laquelle les deux frères avaient pu s’enfuir après le meurtre fut arrêté à son domicile par les gendarmes de Beuzeville.

Jean-Marie Boudin fut formellement désigné par l’agent Lescombe et par un témoin présent à l’hôpital. La cour d’assises de l’Eure le condamna à la réclusion criminelle dite “à perpétuité” en 1973.

Le 6 Novembre 2013, Jean-Marie Boudin fut condamné une seconde fois à la réclusion criminelle à perpétuité, 42 ans après son premier crime, au terme d’un procès ouvert avec 24 chefs d’accusation : huit récidives de viol dont une sur personne vulnérable et une autre sur mineur de 15 ans ; sept agressions sexuelles dont deux sur mineur de 15 ans ; deux faits de violences dont un avec arme, deux provocations de mineur à l’usage illicite de stupéfiants. S’ajoute à cela une mise en examen pour corruption de mineur de 15 ans, une pour subornation de témoins et une pour homicide involontaire.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 17 juillet 1945 à Vieux-Lès-Asfeld (Ardennes). Célibataire, sans enfant.

Il était sorti de l’école de police le 1er février 1971.

Cité à l’ordre de la Nation ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.

Sources et références

Journal Officiel de la République française du 15/06/1971, page 5791, “citation à l’ordre de la Nation” Le Monde, article du 09/06/1971, “Un gardien de la paix est mortellement blessé lors de l’évasion d’un détenu” — Le Monde, article du 11/06/1971, “Un repris de justice qui s’était évadé est retrouvé” — Le Monde, article du 14/06/1971, “Des syndicats de policiers ont marqué leur solidarité avec le commissariat d’Évreux”

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