Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire divisionnaire

Charles SILVESTRI

Victime du Devoir le 20 août 1944

Département

Paris (75)

Affectation

Direction de Direction de Police Judiciaire — Paris

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

À l’aube du samedi 19 août 1944, répondant à l’appel à l’insurrection du Comité de Libération de la Police précédant l’avancée des forces alliées dans la capitale, de nombreux agents des différents groupements de Résistance constitués s’emparaient de la Préfecture de police, et prenaient des positions stratégiques dans et aux abords de leurs commissariats pour participer aux combats.

C’est dans ce contexte qu’un groupe de résistants policiers du réseau L’Honneur de la Police se présentait en armes au siège de la 4ème Division de police, dirigée par le commissaire Charles Silvestri, quarante-huit ans.

La manoeuvre fut malheureusement repérée par des soldats de la Schutzstaffel (SS) et des employés de la Reichsbahnof qui occupaient des locaux proches de la Gare de Lyon.

Avant d’investir les lieux avec des renforts, la concierge parvenait à prévenir le commissaire de leur arrivée imminente. Le rapport de force étant très inégal, ce dernier fit disparaitre les armes (un pistolet-mitrailleur et deux colts). Des insurgés parvinrent à prendre la fuite.

Alors qu’ils étaient sur le point de quitter les lieux, les allemands trouvèrent trois armes administratives et un brassard à l’effigie des forces françaises de l’intérieur (FFI), orné de quatre galons. Il appartenait à l’inspecteur principal de police Georges Dubret, responsable du commissariat de Saint-Maur pour L’Honneur de la Police.

Le commissaire en revendiqua courageusement la propriété afin d’épargner la vie de ses agents. Il fut mis aux arrêts sur-le-champ avec plusieurs de ses hommes.

Revenus avec un car de police du 12e arrdt pour tenter de délivrer les captifs, le groupe de l’inspecteur Dubret fut contraint de faire demi-tour sous le feu nourri des allemands. Les prisonniers furent tous transportés en direction du Château de Vincennes.

Après plusieurs interrogatoires accompagnés de sévices durant plusieurs heures, suivis de simulacres d’exécution, le commissaire Silvestri fut conduit au bord de l’épuisement devant un peloton d’exécution.

Les témoignages de rescapés rapportèrent qu’il s’y présenta dignement, calme, ayant boutonné sa chemise, rajusté son nœud de cravate et son pli de pantalon, lissé ses cheveux et épousseté ses chaussures.

Le 20 août 1944, à 13h, au garde-à-vous, il attendit plusieurs minutes devant cinq SS de la Division Deutschland avant que les coups de feu claquèrent ; il mourut en criant « Vive la France ». Après avoir reçu le coup de grâce, il fut déposé dans une fosse commune avec des dizaines d’autres suppliciés.

Biographie

Direction d'emploi

Police Judiciaire

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 13 octobre 1896 à Caen (Calvados), de Raphaël Etienne Silvestri et Aline Louise Marie Letellier ; époux de Yvonne Germaine Senault ; couple domicilié au N°7 Rue Monge à Paris (Ve).

Vétéran de la guerre 1914-1918 ; engagé volontaire à l’âge de dix-huit ans, en 1915, Charles Silvestri fut grièvement blessé aux Éparges et perdait l’usage d’un oeil.

Il était le chef de la 4e Division de Police, qui couvrait l’est parisien. Il fut secrétaire de police en 1921 et commissaire quatre ans plus tard ; en poste à Vincennes, où, en 1942, il sauva des juifs (la famille Borenstein). Il minimisa aussi l’activité résistante de ses subordonnés arrêtés ; le cas du gardien Bruley, qui refusait de travailler en civil pour arrêter des réfractaires. Silvestri demanda à son encontre une punition modeste de « cinq jours de disponibilité » : ce ne sera pas l’avis d’Hennequin, le directeur de la Police Municipale, qui obtint sa révocation.

Le commissaire fut parfois mis en cause après-guerre en commission d’épuration où quelques-uns de ses anciens adjoints se réfugiaient derrière ses ordres pour justifier leurs propres actes.

Charles Silvestri est homologué lieutenant-colonel sur décision personnelle du général Koenig et enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Homologué au titre des Forces Françaises de l’Intérieur [1] ; médaille de la Résistance Intérieure Française [2] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [3 ; mention “Mort pour la France” [3] ; médaillé de la Résistance Intérieure Française ; Croix de guerre.

Sources et références

Arch. PP SMAC, photo série KC ; restaurée et colorisée via myheritage.fr
[1] Service historique de la Défense, Caen, cote AC 21 P 154812
[2] Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 548675
[3] Fiche Memorial GenWeb (éléments biographiques, MPF, LH)

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