Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Charles MICHON
Victime du Devoir le 27 septembre 1958
Département
Seine-Maritime (76)
Affectation
Sécurité Publique — Rouen
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le samedi 27 septembre 1958, dans le contexte de la guerre d’Algérie, un groupe armé du Front de Libération Nationale — FLN se présentait à bord d’un véhicule volé devant le commissariat central de Rouen (Seine-Martime), situé sur la Place du Général-de-Gaulle.
Un individu armé d’un colt et d’un pistolet-mitrailleur s’en extirpait, et tirait sur cinq policiers regroupés devant le bâtiment.
Deux furent tués sur le coup : les sous-brigadiers Marceau Guillard, quarante-trois ans, et Charles Michon, quarante ans. Trois autres agents étaient grièvement blessés : Maurice Delafosse, quarante-deux ans ; Henri Hamel, quarante-trois ans, et Philibert Hamel, quarante-six ans.
Leurs collègues ripostaient aussitôt, provoquant la fuite du véhicule des terroristes, et abattaient le tireur. Amar Djellali, trente-deux ans, militant FLN séjournant à Elbeuf, avait déjà été condamné à dix-huit mois de prison pour meurtre.
La Sûreté Urbaine de Rouen, les services parisiens de la Surveillance du Territoire, poursuivant l’enquête, appréhendaient vingt et un militants actifs ou complices importants de l’organisation spéciale du FLN dans la région parisienne.
Parmi ceux-ci se trouvaient notamment quatre individus ayant participé aux tentatives d’assassinat antérieures à l’attentat du 15 septembre contre M. Jacques Soustelle, ancien Gouverneur Général de l’Algérie, Président du Conseil. L’un d’eux a reconnu être le troisième exécutant de l’attentat contre le ministre de l’information. Il avait été blessé d’une balle dans la cuisse au cours de la fusillade.
En outre, parmi les individus appréhendés, sept reconnurent avoir suivi un entraînement sur le sabotage et le tir contre les personnalités dans une école spéciale à l’étranger. Des plans de sabotages envisagés ainsi que de nombreuses armes furent saisis. L’un des dirigeants de l’Organisation Spéciale du F.L.N., Hocine Bir-Bira, qui avait préparé l’attaque du commissariat central de Rouen fut également appréhendé.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
Né le 25 octobre 1917 à Huriel (Allier) ; marié ; un enfant. Vétéran de la guerre 1939-1945, soldat de 2e classe au 2e bataillon de chasseurs alpins territorial ; fait prisonnier et détenu à Lindburg en Allemagne.
Entré dans l’administration le 15 septembre 1945 au sein de la CRS N°133 – Montluçon ; affecté au corps urbain de Rouen le 1er mai 1956 avec le grade de sous-brigadier.
Mention “Mort pour la France” ; médaille d’Honneur de la Police française ; promu brigadier de police à titre posthume.
Sources et références
BODMR n° 03 du 12/02/1959 — Archives C.U. Rouen, fiche administrative n°406 (1957) — Le Monde du 30/09/1958 “À ROUEN : attaque contre le commissariat central Deux agents sont tués, trois blessés”
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